Qui n’a jamais été intrigué par un orateur talentueux ? Un prêtre, un médecin, un enseignant, un psychologue à la verve incontestable qui vous pousserait à réfléchir sur tout un tas de choses, à croire en tout un tas de choses surtout…
Alors imaginez un orateur pseudo religieux, Ephraïm Hult, appelé le Prédicateur dans une petite bourgade du nom de Fjällbacka (situé sur un archipel suédois). Imaginez surtout quels dégâts il peut faire s’il est mal intentionné.
Et c’est le cas. Ce grand homme trapu et barbu se présente comme un guérisseur divin venu pour prouver à ses ouailles que Dieu ne les abandonne pas, et ce même s’ils doutent de sa toute puissance. Il les protège, en permanence, par l’intermédiaire d’Ephraïm et des mains innocentes et miraculeuses de ses deux fils Gabriel et Johannes. C’est comme cela que « des aveugles ont été désaveuglés, des paralysés déparalysés, des malades démaladisés »…
Bien sûr, vu de l’extérieur, vous vous doutez que c’est pure arnaque mais vous ne mesurez sûrement pas les conséquences.
Quelques indices : Ephraïm Hult est mort, un de ses fils également, quatre adolescentes ont disparu en l’espace de 25 ans et certaines retrouvées mortes. De nombreuses victimes collatérales, des violences innomables, des condamnations à tort, un suicide. Et un couple heureux, futurs parents, qui mènent l’enquête (seul Monsieur est inspecteur…).
Une adaptation magnifiquement réussie du roman de Camilla Läckberg (le second, le premier étant « Princesse des glaces ») par Olivier Bocquet (au scénario) et Léonie Bischoff (une suissesse à l’illustration!) Le dessin de cette dernière devient puissant tant les traits des personnages leur donnent un air de Monsieur tout-le-monde alors qu’ils seront en proie à une sombre destinée.
Un thriller complexe, une ambiance mélant atrocité, folie et joie (parfois…) et un dénouement innatendu. Un grand bravo !
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