Jusqu’à maintenant, je consacrais cette « chronique » à une bande dessinée. Là je ne pourrai pas cacher que je la consacre à un scénariste… roulements de tambour… Wilfrid Lupano !
Quelques lignes pour le resituer (les liens se feront rapidement pour ceux qui lisent mes articles…Et vous êtes nombreux, bien sûr, je n’ai aucun doute!). Lupano a tout juste dépassé le meilleur âge (je n’ai jamais su si cela était réel ou si c’est ce que se disaient les gens pour se rassurer…) c’est à dire 40 ans et vit dans la plus belle région de France où le saucisson, la tome de brebis et le pain de campagne règnent en maîtres à savoir Pau. Il a réalisé des oeuvres, à mon sens, majeures de la BD telles que Alim le Tanneur, L’Homme de l’Année, Ma révérence et Les vieux Fourneaux, pour ne citer qu’elles.
Ses points forts : des histoires qui tiennent la route, qui mêlent aventure, suspense, situations innatendues et un humour fin et cultivé. Mais sa vraie force c’est son maniement futé des mots. Au départ, délicatement, il vous emmène avec lui sur une phrase au vocabulaire doux et distingué. Vous ne vous méfiez pas et suivez la danse et là, au moment où ces sonorités commencent à vous bercer, il attaque : un rythme plus tranché, trois mots à tout casser et il vous a mené d’un monde coloré et ennivrant à une information froide et implacable.
Un exemple ?
« Monsieur Hoggaard, c’était un garçon étonnant : une sorte de viking hirsute et rugueux, éructant sa joie de vivre, et qui ne dessoûlait jamais…une force de la nature ! Et un humour , avec ça! Irresistible ! Tiens, un jour, à Los Angeles, un passant lui demande le plus court chemin pour se rendre au cimetière. Eh bien, Monsieur Hoggaard l’a poussé aussi sec sous les roues d’un attelage ! Ha Ha Ha Ha ! Comme ça ! Pour la blague ! »
Pour mon plus grand plaisir, il ne s’agit pas d’une réplique d’une oeuvre que je vous ai déjà présentée. Je peux donc insister sans trop de lourdeur sur l’importance de découvrir l’univers de Lupano ici associé aux illustrations magnifiques de Paul Somone et au choix de couleurs parfaitement ajustées de Lorenzo Pieri !
Vous retrouverez cet extrait dans l’Homme qui n’aimait pas les armes à feu T1 et pourrez enchainer sans complexe sur les tomes 2 et 3.
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