Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas penchée sur la production éditoriale jeunesse. Il faut dire que nos amis Delcourt, Dargaud, Le Lombard, Glénat and co sont bien plus prolifiques en BD adultes et/ou classiques qu’en BD « kids ».
Qu’à cela ne tienne ! Les éditions Kennes, fondée en 2013 semblent avoir décidé de combler ce manque. Cette maison d’édition belge, créée par l’un des fondateurs de la maison MAD Fabrik (pour ceux qui ne feront pas le rapprochement, elle publie exclusivement les Kid Paddle et Game Over) est dirigée d’une main de maitre dans le monde tortueux de la BD et celui impitoyable des enfants.
C’est ainsi qu’est arrivée, sur nos tables, l’adaptation de la série québécoise « La vie compliquée de Léa Olivier » de Catherine Gérard-Audet. Cette dernière s’associe avec les bédéistes Didier Alcante et Ludowick Borecki pour sortir le tome 1 en BD.
Noël approchant, je me suis laissée tenter par cette lecture « facile » me permettant d’ajouter une proposition de plus à la catégorie : « cadeau pour une fille entre 11 et 14 ans, histoire de vie, pas dure ni idiot ». Et quelle surprise ! Non seulement c’est une BD facile à lire parce que bien écrite, mais c’est avant tout une histoire touchante, drôle, juste et intéressante. Elle a deux avantages : elle divertit tout en transmettant des messages utiles à nos teenagers coincés (pour l’instant) entre deux mondes antinomiques : l’enfance et l’âge adulte.
Léa Olivier, c’est une jeune fille de 14 ans comme tout le monde. Jolie, plutôt intelligente, elle a su créer son univers et évoluer en son sein sans trop d’encombres : elle a une best pétillante, Marilou, un cheum ténébreux, Thomas, un frère populaire Félix, des parents compréhensifs et une petite vie tranquille dans la campagne québécoise. Mais voilà, un tremblement de vie survient : sa famille déménage pour Montréal. Fini le calme, fini la facilité, fini la best et le cheum. Ne reste que la nouveauté, la timidité, la peur de l’inconnu…Et, tel un chevalier sauveur, les réseaux sociaux !
On suit Léa au fil des pages, des doutes dus à la distance d’avec les gens qu’elle aime, des inquiétudes face à la nouveauté d’un quotidien et des questionnements qu’une jeune fille se pose sur l’amour, l’amitié et la tristesse et tout cela avec un ton à la fois léger et intense, drôle, piquant parfois et surtout…québécois ! A coups de « blonde », « cheum », « best » j’ai revécu mon adolescence et ses émotions (heureusement que ça ne dure pas !)…
Une BD donc à conseiller à toutes les filles entre 11 et 14 ans, ainsi qu’aux nouveaux parents d’ados de cet âge pour qu’ils se rappellent, eux aussi, ce qu’ils ont pu ressentir étant jeunes.
Laisser un commentaire