Qui d’entre vous connait le nom de Félix Kersten ? Peu j’imagine. Qui connait celui d’Adolf Hitler ? Ou encore celui de Heinrich Himmler ? Tout le monde.
Ce qui est surprenant, c’est que les trois sont intimement liés.
Félix Kersten était un ressortissant estonien qui obtint la nationalité finlandaise, tout ce qu’il ya de plus banal au départ me direz-vous…
Soigneur, il fait des massages sa spécialité. Il obtint un premier diplôme après avoir appris auprès d’un grand professeur d’Helsinki puis part à berlin où il décide de perfectionner sa technique auprès d’un docteur tibétain, le Dr Kô. Ce dernier lui révèle des techniques de massages thérapeutiques extrêmement puissants, massages qui feront sa gloire…et sa perte.
En 1925, au moment de la retraite du Dr Kô, il reprend son cabinet et sa réputation n’aura de cesse d’amplifier durant les 10 premières années, proportionnellement à sa patientelle. Félix Kersten devient alors un soigneur reconnu et entre ainsi dans la cour des plus riches afin de les soulager de leurs douleurs les plus tenaces.
Les années passent, les patients sont fidèles et reconnaissants et demandent parfois au « Dr Kersten » un petit service… Un tout petit service… Comme, par exemple, accepter de soigner Himmler, même s’il n’est pas un « partisan ».
Et c’est ce petit service, couplé à sa grande compétence professionnelle (il soulagea immédiatement le « Reichsführer » de ses souffrances physiques les plus intenses) qui marquera à la fois le début de l’enfer de Kersten et son engagement dans la résistance : il refusera de se faire payer ses consultations mais demandera en échange la libération des prisonniers des camps de concentration nationaux-socialistes. Il en sauvera des milliers et réussira même à éviter la déportation à des millions d’hollandais.
Mais quel a été le prix de ce pacte avec le Diable ?
C’est, entre autres, tous ces moments phares de la vie de cet homme que le scénariste Pat Perna et l’illustrateur Fabien Bedouel ont choisi de traiter dans leur diptyque Kersten, médecin d’Himmler. Un reportage historique aux traits proches du style graphique « lignes claires » qui devrait plaire, par exemple, aux lecteurs d’Il était une fois en France.
A leur tour de lutter contre une injustice : rétablir l’héroïsme d’un homme parfois accusé à tort et surtout souvent anonyme lorsque cette sombre période est étudiée…
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