1990, la réunification allemande, l’arrivée d’internet en France, la naissance des premières start ups, la montée en puissance du hip-hop et la chute de l’Union des Républiques Soviétiques et Socialistes entrainant de nombreuses luttes des pays pour l’obtention de leur indépendance.
C’est dans ces années d’évolution technologique et d’ouverture culturelle que débute une guerre interminable entre la Tchétchénie et la Russie. L’ironie d’une guerre est assez évidente : chaque « camp » a plus de points communs avec l’adverse que de différences ! Il s’agit d’hommes, de femmes, d’enfants, engagés ou non, qui souffrent des mêmes maux : le besoin de reconnaissance, la recherche de plus de liberté, la crainte de mourir et la tristesse d’avoir perdu des proches. Ils s’infligent les uns aux autres ce dont ils ont le plus peur. La seule différence réside dans le lieux (ici le pays) où leur mère leur a donné naissance.
C’est cette ironie de situation qu’Aurélien Ducoudray met en exergue dans le tome 1 de son dyptique « Amère Russie » (un jeu de mots avec Mère Russie voulu ?). Il choisit de nous faire suivre une femme russe, Ekaterina Kitaev, mariée, mère et vivement chichement, qui en l’espace de peu de temps va tout perdre. Elle quitte son conjoint, voit son fils être appelé au combat et découvre qu’il a été fait prisonnier par les troupes tchétchènes décrites comme des barbares sanguinaires. Elle multiplie les interlocuteurs à la recherche d’une solution et apprend ainsi que le chef des troupes tchétchènes a affirmé être prêt à libérer tout prisonnier si (et seulement si) leur mère elle-même venait les libérer…Ekaterina commence ainsi son périple à travers les terres ennemies, ou devrais-je dire à travers des terres qui auraient pu être les siennes tant la ressemblance sera déroutante.
Auréline Ducoudray (auteur déjà présenté au travers de la BD Championzé) s’associe ici à la dessinatrice Anlor pour recréer cette ambiance hivernale et dévastée des pays de l’ex URSS. Avec son choix de couleurs et de fondus, elle ne met pas l’accent sur les atrocités commises mais plus sur l’ambiance générales, pauvre, usée de cette période. Ce choix permet réèllement au lecteur de plonger dans le quotidien de ces civils, de découvrir leurs émotions et de comprendre leurs similitudes.
J’attends donc avec impatience la suite et fin dont la parution n’est pas encore annoncée.
Commentaire(s)
Bonjour,
Je suis allée hier au concert de Brandon Flowers au Cabaret sauvage et j’aimerai savoir le nom du guitariste, impossible de trouver sur le net..
Merci.