Il est de ces auteurs, sortis de nulle part, qui font mouche dès le premier coup et nous donnent envie de se pencher plus près vers leur œuvre.
C’est le cas de S. Craig Zahler, édité chez Gallmeister dans la fameuse collection néo-noire.
Comme souvent, c’est chez cet éditeur qu’il faudra se tourner pour trouver de la vraie littérature noire de qualité, aux dialogues travaillés et à l’ambiance macabre assumée.
Jules Bettinger est inspecteur en Arizona et pour ce père de famille tranquille, le climat chaud convient à merveille.
Seulement, Bettinger n’a pas sa langue dans sa poche et quand un homme d’affaire aux abois lui demande son aide, la réponse ne sera pas celle attendue par les deux parties…
L’homme se suicide dans le commissariat et Bettinger est muté à Victory, dans le Missouri, petite ville abandonnée où les pigeons tombent du ciel et où l’on compte un policier pour sept cents criminels.
Là, on lui assigne un partenaire fraichement rétrogradé pour violence et un pile d’enquêtes ouvertes toutes plus noires les unes que les autres.
Les bas-fonds américains n’auront jamais été autant noirs, les dialogues autant ciselés, les scènes autant cinématographiques et les personnages tant emblématiques :
– Vous le feriez pas vraiment, hein ?
– Ça c’est la question la plus débile que j’aie jamais entendue. Et j’ai une ex-femme qui m’a demandé si on allait rester amis.
On se surprend à rire devant des moments durs par le simple commentaire de l’un des protagonistes ou la parfaite description faite par l’auteur.
Ne reculant devant rien, S. Craig Zahler met tout en œuvre pour nous offrir de grands moments jubilatoires et un vrai roman noir pur jus.
L’auteur, également réalisateur depuis peu, à sorti un autre livre récemment ainsi que son film:
Extrait : Les narines épatées du capitaine frémirent.
– Vous venez de manger une pomme ?
– Le type m’a donné du jus de pomme.
– Nancy a eu droit à une omelette.
Zwolinski désigna une femme policier qui avait des coquilles d’œuf et du jaune dans les cheveux.
– Ça fait moins mal qu’un parpaing.
– Comment arrivez-vous à vivre avec autant d’empathie pour les autres ?
Laisser un commentaire