Nouvelle série de Thrillers des excellentissimes Erik Axl Sund avec comme fil conducteur la mélancolie
Je vous parlais des Visages de Victoria Bergman et bien rendez-vous est pris avec les comparses Erik Axle Sund
Vous je ne sais pas, mais moi la mélanco ça me touche. Ni tristesse, ni désespoir, ni douleur, la mélancolie c’est cette compagne poétique qui vous enveloppe de gris, de chagrin, de nonchalance et, aussi étrange que cela puisse paraitre, c’est une amie fidèle… Comme le dit si bien Léo Ferré « La Mélancolie, c’est voir dans la pluie le sourire du vent et dans l’éclaircie, la gueule du printemps. C’est dans les soucis, ne voir que la fleur des champs. La Mélancolie, c’est sous la teinture, avoir les cheveux blancs et sous la parure, faire la part des ans. C’est les bras du Bien quand le Mal est beau. C’est quelquefois rien. C’est quelquefois trop. C’est regarder l’eau d’un dernier regard et faire la peau au divin hasard et rentrer penaud et rentrer peinard. C’est avoir le noir, sans savoir très bien ce qu’il faudrait voir, entre loup et chien. C’est un désespoir qu’a pas les moyens. » Et encore l’ami Thiefaine qui scandalise « De la folie des ombres à l’alchimie des heures, on se perd dans le nombre infini des rumeurs. C’est juste une pénombre, au fond de la douleur. C’est juste un coin trop sombre, au bout d’un autre ailleurs. »
La mélancolie, bien qu’elle n’offre pas le recul du temps, c’est souvent l’adolescence aux sentiments exacerbés, aux tristesses incommensurables, aux passions dévorantes et à l’Absolu. C’est justement dans l’adolescence que le premier volet de cette trilogie nous emmène.
Mélancolie noire – Les corps de verre
Un peu partout en Suède, des jeunes mettent fin à leur vie. Une vague de suicides étranges, selon des mises en scène horriblement méticuleuses. Tous ont écourté leurs jours en écoutant une musique chaque fois personnalisée, composée par un artiste underground : Hunger. L’artiste passionne les ados, comme seuls les ados peuvent être passionnés. Souvenez-vous des sentiments dissonants, puissants et éternels que vous avez ressenti à cet âge. Reprenez contact avec cette époque particulière de votre existence et laissez-vous faire par la plume d’ Erik-Axl-Sund. Ils sont forts, très forts et maitrisent parfaitement le sujet, tant celui des intrigues que des aspects psychologiques. Hunger est ignoble en manipulateur machiavélique et son message de mort est d’une efficacité redoutable. On retrouve les enquêteurs de la première trilogie Sundienne : Jeannette Kihlberg, Ivo Andrié et Jens Hurtig. C’est sur ce dernier que les projecteurs sont tournés cette fois. Particulièrement touché par cette vague de suicide, on remonte le passé de Jens pour découvrir la douloureuse perte de sa sœur, morte par pendaison. En parallèle de ces victimes consentantes, des meurtres atroces font rage. Comme pour démontrer l’inéluctable de nos existence, ce sont des personnes âgées qui sont bestialement éliminées. Les deux enquêtes s’emmêlent et dessinent un scenario unique. Jeunes et moins jeunes victimes semblent partager doutes, souffrances et… mélancolie…
Un Trhiller en boite de pop-corn, construit admirablement en myriade de petits chapitres qui vous poussent immanquablement à tourner les pages, encore, encore, encore !
Mélancolie grise – Une vie de poupée
Le deuxième opus vient de paraitre ! Nova et Mercy ont à peine seize ans, mais cela fait déjà bien longtemps qu’elles ont perdu leur innocence. Sous le couvert de la nuit, elles s’enfuient à bord d’une voiture volée, laissant derrière elles l’établissement juvénile où une autre jeune fille vient de disparaître. Quelqu’un est à leurs trousses et ce n’est pas la première fois.
En parallèle, une adolescente est retrouvée sans vie en bas d’un immeuble. Selon sa famille, il s’agit d’un suicide, mais quelque chose ne colle pas dans le récit de ses parents. Et quid de l’inconnu qui lui avait donné rendez-vous ce soir-là ? Celui que la police ne va pas tarder à nommer le marionnettiste vient seulement de commencer son spectacle.
Toujours avec l’adolescence comme décor, on continue d’explorer les pulsions inavouables de l’homme dans ce deuxième tome de la série Mélancolie. Rendez-vous prochainement avec Mélancolie blanche pour clore cette série !
photo de couverture © Sandy Haggart
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