Le MLF suisse fête ses 50 ans!
L’occasion idéale de vous présenter quelques ouvrages qui proposent une vision différentes des Femmes en les sortant de l’ombre, en poussant a la réflexion ou en soulignant à quel point le combat est toujours d’actualité.
Moi les hommes, je les déteste – Pauline Harmange
Au mois d’août 2020, pile le mois anniversaire du MLF suisse, dans la tiédeur d’un été semi-confiné, parait un tout petit essai. Moi les hommes, je les déteste.
Pauline Harmange, son autrice, blogeuse militante mais peu connue du grand public, est éditée chez Monstrograph une micro-édition associative tenue par Martin Page et Coline Pierré.
Ce même été, un politicien à vent de ce petit bouquin. Il lit le titre, la quatrième de couverture et s’insurge !
Le petit détail comique de cette histoire c’est que cet homme politique travaille pour… le bureau égalité homme-femme.
Le petit détail dramatique de cette histoire, c’est qu’il n’a pas lu cet essai puis qu’il est à paraître….
Le détail gênant de cette histoire c’est qu’il ne se contente pas de s’insurger, il envoie un courriel à la maison d’édition pour lui intimer l’ordre de cesser la publication du dit ouvrage. Rien que ça…
Ses arguments ? Le livre, qu’il n’a pas lu, serait un appel à la haine ! Il y va carrément de menace de poursuites judiciaires.
Au milieu de ce fourbi, la grosse machine Mediapart entend parler de l’affaire et met en lumière cette tentative de censure aux doux parfums de cancel culture…
Le Buzz est fait… Monstrograph voit ses commandes exploser ! Ce qui me semble bon signe puisque tous ces exemplaires vendus devraient être en toute logique lus et donc enfin nous savons de quoi parle cet atroce livre… Mais la maison d’édition n’était pas prête à un tel succès, ils rééditent par trois fois le livre de Pauline Harmange mais ne peuvent plus suivre.
Un livre est menacé d’interdiction, peine à être diffusé et profite d’une publicité éclair ? Ni une ni deux, la grande maison d’Éditions du Seuil propose de prendre le relais et voila que Moi les hommes, je les déteste va inonder les libraires francophones !
Ironique non ? Cynique ? Je dirais jouissif pour ma part…
Maintenant que ce livre est visible par tous, un deuxième Buzz s’installe, principalement sur les réseaux sociaux soyons honnête, mais nous connaissons tous le pouvoir des ces réseaux…
Comme je suis une indécrottable curieuse, que j’aime bien les Buzz, que je suis féministe et que j’ai une tendresse particulière pour la liberté d’expression, j’ai lu Moi les hommes, je les déteste !
Pour savoir de quoi il parle et avoir le droit, ensuite, d’en parler. Parce que la culture, la lecture, les opinions et les débats, c’est comme le droit de vote: si tu ne l’exerces pas, t’es gentil, tu fermes ta bouche quant aux résultats, merci beaucoup, belle journée.
Et bien j’ai adoré ce livre. Le fait d’être d’accord ou pas avec Pauline Harmange n’a aucune importance ! L’important c’est qu’elle est une voix parmi les autres et qu’elle a le droit de l’exprimer. Vous, nous, avons le droit de ne pas l’entendre, de la comprendre, de la rejeter ou d’y adhérer.
Je crois que le débat s’arrête tout simplement là…
Et si l’on veut débattre du contenu du livre, on a un devoir : celui de le lire
A partir de là, on peut commencer toutes les joutes verbales, d’opinion ou d’idéaux: ce ne sera que constructif pour le futur ou révélateur du chemin qu’il y a encore à parcourir…
Du coup, en plus d’avoir lu, j’ai un avis sur le texte de Pauline Harmange. Je ne me positionne pas en pro ou anti, parce que je me moque de prendre position, mais ses mots ont eu un échos en moi.
En formulant cette « terrible » phrase, Pauline Harmange se débarrasse de tout un carcan patriarcale qui enserre bon nombre de combat féministe. Elle cesse de ménager l’homme, de minimiser son rôle et arrête tout simplement de s’en encombrer. En choisissant, volontairement et consciemment, la misandrie elle propose une pensée qui met toute la société face à ses responsabilité.
Le livre de Pauline n’est ni un appel à la haine ni un manuel de détestation de l’homme: ce sont ses mots, ses réflexions et des faits réels qu’elle couche sur le papier dans un très bel appel à la sororité, à l’amour de soi et de nos consœurs. Le livre de Pauline est une voix féministe, un combat, un coup de stabiloboss sur les dysfonctionnements de notre société et, n’en déplaise à ces détracteurs, une très belle exhortation à la solidarité !
» Je vois dans la misandrie une porte de sortie. Une manière d’exister en dehors du passage clouté, une manière de dire non à chaque respiration. Détester les hommes, en tant que groupe social et souvent en tant qu’individus aussi, m’apporte beaucoup de joie – et pas seulement parce que je suis une vieille sorcière folle à chats. Si on devenait toutes misandres, on pourrait former une grande et belle sarabande. On se rendrait compte (et ce serait peut-être un peu douloureux au début) qu’on n’a vraiment pas besoin des hommes. On pourrait, je crois, libérer un pouvoir insoupçonné : celui, en planant très loin au-dessus du regard des hommes et des exigences masculines, de nous révéler à nous-mêmes. » Pauline Harmange
J’ai toujours dans un tiroir de ma maison, une réserve de livres à offrir. Le petit cadeau de dernière minute, une attention, un message de solidarité ou, j’avoue, une douce propagande. Des petits livres très vite lus, aux messages forts et essentiels que j’estime important d’avoir dans tout foyer…
L’essai de Pauline Harmange va rejoindre ces idées cadeaux et je vais le diffuser à gauche à droite, comme des petites graines, me laissant surprendre des fleurs qui s’en épanouiront
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