Avec la sortie ce mois-ci de nouveaux textes inédits aux éditions du Diable Vauvert, il est temps de se pencher un peu plus sur l’homme qui se cachait derrière les pseudonymes de Buk et Hank Chinaski.
Né le 16 août 1920 à Andernach en Allemagne, il émigrera avec ses parents trois ans plus tard aux Etats-Unis.
Marqué par une enfance difficile entre le contexte de crise économique, un père violent et une acnée virulente qui procurera le rejet de ses camarades et enterrera un peu plus sa solitude déjà bien grande….
Il est frappé pour la première fois par l’écriture à dix ans lorsqu’il doit rédiger et lire devant sa classe une rédaction car il ne put assister à la venue du président Hoover, empêché par son père. Il inventera les évènements qu’il n’a pas pu voir et se rendra compte de la puissance des mots.
Il commencera plus tard à rédiger ses premiers textes principalement autobiographiques tout en s’abreuvant régulièrement dans les bars les plus proches.
Vers 25 ans, blasé de sa vie de débauche, déçu de New-York, il pense au suicide et arrête d’écrire pendant une dizaine d’années.
L’appel de l’écriture est plus fort, Il écrira à cette période une formidable production de poèmes et de nouvelles dont certains seront publiés dans des journaux et revues locaux.
Par nécessité budgétaire, il retourne travailler dans les services postaux pendant douze ans, mais s’astreint à garder un rythme d’écriture constant.
Il est publié peu après dans L’outsider aux côtés de Ginsberg, Burrough et Kerouac
En 1969, finalement, paraît son premier recueil de textes intitulé Journal d’un vieux dégueulasse qui obtient un bon accueil dans le milieu littéraire underground et qui l’assimile au mouvement de la Beat Generation, qu’il réfute totalement.
Plusieurs romans, nouvelles et autofictions plus tard, dont Le Postier (1971), Contes de la folie ordinaire (1976), Women (1977), il est un écrivain installé, vivant de ses droits d’auteur et n’écrivant quasiment plus que de la poésie.
Il refait encore une fois parler de lui lors de l’émission de Bernard Pivot Apostrophe dans laquelle il est l’invité principal et fini totalement ivre sur le plateau, déblatérant à moitié de la poésie, à moitié des insultes.
Il publie encore un dernier roman, pastiche du roman de gare, Pulp, juste avant de mourir d’une leucémie en 1994.
Plusieurs de ses textes sont adaptés au cinéma, notamment Barfly avec Mickey Rourke qu’il scénarise et les contes de la folie ordinaire.
Auteur considéré comme culte dans nos contrées, largement mieux apprécié en Europe qu’aux Etats-Unis, il restera un nom que l’on dissocie difficilement de la littérature américaine du XXème siècle et c’est tant mieux !
Extrait : C’est ça le problème avec la gnôle, songeai-je en me servant un verre. S’il se passe un truc moche, on boit pour essayer d’oublier; s’il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter, et s’il ne se passe rien, on boit pour qu’il se passe quelque chose.
Pour découvrir l’auteur :
– Women
– Journal d’un vieux dégueulasse
– Pulp
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