Nous voici à présent pour la troisième partie de la trilogie New-Yorkaise de Jay McInerney, après 30 ans et des poussières et la belle vie.
New-York 2006,
On retrouve Russell et Corrine Calloway dans ce troisième et (pour le moment ?) dernier volume de la saga New-Yorkaise.
Nous sommes juste avant l’élection d’Obama et tout le petit monde démocrate gravitant autour de Russell et Corrine se réjouit. La seule discorde vient de leur opposition d’idées Obama-Clinton.
Leurs enfants approchent de l’adolescence, la maison d’édition de Russell trouve de nouveaux auteurs prometteurs régulièrement et Corrine s’épanouit dans la distribution d’aliments pour les plus démunis.
Tout semble aller pour le mieux, mais sous le vernis craquent les premières fissures du solide meuble que représente leur couple…
Les livres se vendent en réalité de moins en moins bien, la bulle internet est en train d’exploser, leur loft est trop petit, la crise financière pointe le bout de son nez et surtout, au cours d’un gala de charité, Corrine recroise Luke, son ancien amant….
De là, c’est une nouvelle épopée sentiments, problèmes moraux et sociaux qui nous est dévoilée. Comme toujours, aucun manichéisme dans le caractère des personnages, chacun est humain au plus haut point et c’est encore une performance de Jay McInerney de tenir le cap de ses protagonistes après autant de pages.
Le changement d’état d’esprit général et du monde en lui-même est ressenti en sous texte tout comme cette volonté de ne rien changer à ses habitudes, même si l’on y est contraint.
Le cynisme des années 80 et l’horreur du 11 septembre laissent désormais place à la nostalgie de la jeunesse, de l’argent facile et des problèmes quotidiens qui n’étaient encore qu’un lointain cauchemar…
Un intéressant développement se fait aussi chez les enfants Calloway. Le récit s’étend sur plus de deux ans, ils arrivent tout juste dans l’adolescence. Les problèmes de poids, d’apparence, moraux font leurs premières apparitions.
C’est tout cela qui rend ce roman passionnant, cette impression de faire partie de cette famille, d’en être non seulement le spectateur, mais également l’acteur direct.
Une bien belle fin de trilogie que nous propose l’auteur.
Extrait:
Mais quand un couple bat de l’aile, c’est rarement de la faute d’un seul.
— Je ne suis pas sûr d’être d’accord avec toi, protesta Russell. Je n’irai pas jusqu’à accuser Charles Bovary de la conduite de sa femme.
— Et pourquoi pas ? C’était tout de même un pitoyable crétin.
Et toujours, pour suivre l’auteur:
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