En cette fin de période de rentrée littéraire -principalement française, il est vrai, -je vous propose de vos plonger dans la trilogie New-Yorkaise de l’écrivain américain Jay McInerney.
Et comme accessoirement il vient d’être promu officier de l’Ordre des Arts et des Lettres, ça tombe plutôt bien!
Jay McInerney, né le 13 janvier 1955 à Hartford dans le Connecticut, ancien élève de Raymond Carver, est l’un des membres du Brat Pack, un collectif d’écrivain terribles des années 80.
A travers son écriture ironique et désabusée sur les nuit New-Yorkaise, c’est la vie des yuppies qu’il décrit si bien.
son style se rapproche d’ailleurs très fortement de Bret Easton Ellis (dont je vous parlais juste ici), membre du groupe également, qui lui s’est plutôt concentré sur Los Angeles ou encore de Rick Moody.
C’est dans cette trilogie que son style explose le plus avec de longue phrases au sous-texte parfois âpre, parfois bouleversant.
New-York 1987,
Les yuppies et autres golden boys s’en donnent à cœur joie à Wall Street, la bulle spéculative n’a pas encore éclaté et une partie de Manhattan vit dans l’opulence et les frasques, la drogue et les maisons dans les Hampton sans se soucier des laissés pour compte en bas de chez eux.
C’est dans cet univers que Jay McInerney nous emmène à travers le regard d’un couple : Russell et Corrine Calloway.
Russell est un éditeur idéaliste rêvant de grandes œuvres à la Fitzgerald et Corrine travaille dans la finance tout en se demandant ce qui a bien pu la mener jusque là.
Ils sont jeunes mariés, un peu bohèmes, aisés et rêveurs. Ils ont trente ans et des poussières.
Deux événements vont perturber leur quotidien : l’envie de Russell d’avoir sa propre maison d’édition, ce qui se transformera en une sauvage OPA comme seuls les requins de ces années-là savent en faire et le désire brûlant de Corrine d’avoir un enfant.
L’ironie et la satire de ces années d’or transpirent à chaque page du roman. On oscille entre les questionnements internes du couple sur leur mariage et leur vie professionnelle et les réactions externes, parfois drôles, parfois touchantes, parfois cyniques.
La prose de McInerney est prenante, complexe, soutenue et belle à la fois. Une vraie progression depuis ses premiers titres.
Certains passages –les repas entre amis par exemple –, nous donnent vraiment l’impression de se trouver avec eux, en pleine intrigue.
C’est un roman sur la désillusion de ces années, la recherche de l’accomplissement personnel, la quête de la stabilité dans un monde où la mode, la drogue, l’argent et le sexe facile sont rois.
On est touché par la sensibilité de Russell, par les pertes de confiance de Corrine et l’on est parfois même bouleversé par ce qu’ils peuvent se jeter à la figure lors de leurs prises de bec.
Extrait : Les hommes parlent aux femmes pour pouvoir coucher avec elles; les femmes couchent avec les hommes pour pouvoir leur parler.
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