Pour notre deuxième sélection de roman sur le thème de la rédemption, c’est à nouveau un premier roman que nous a amené Sonatine Editions il y a deux ans et qui vient de paraître en poche chez 10/18.
Là où les lumières se perdent de David Joy met en scène Jacob McNeely, 18 ans. Il est le dauphin, le dernier maillon de la famille la plus terrible de toute la région des Appalaches, en Caroline du Nord.
Enfreindre la loi était aussi génétique que la couleur des cheveux et la taille.
Son père, Charly McNeely est le baron de la drogue local. Il est narcissique, violent, impitoyable et sans aucun sens moral. Il est des âmes auxquelles même le diable ne veut rien avoir à faire.
Jacob, amoureux de Maggie Jenkins, son amie d’enfance, se tient à distance de toutes relations pouvant mener à de l’attachement pour éviter que l’aura familiale ne déborde sur son entourage. Il vit dans l’isolement et la peur constante de son père ou de ce que ce dernier pourrait bien lui demander d’accomplir.
Le récit commence lorsque Jacob est impliqué dans un passage à tabac qui tourne mal.
Il devra faire un choix : affronter ses responsabilités et payer pour ses actes ou suivre la voie paternelle et gruger la justice.
Si le point de départ de l’histoire peut sembler classique, c’est le traitement qui l’est moins. Notamment au niveau de la langue, superbement maîtrisée dont le sentiment de peur et de solitude hante les lignes comme Charly hante son fils au quotidien.
Jacob n’aura de cesse de chercher la rédemption, tant dans ses actes que dans ceux de son héritage familial. Il cherchera cette lumière salvatrice tout au fil du roman, sachant inévitablement sa fin proche, mais espérant à chaque fois un peu plus une sortie de secours. Il existe un endroit où se perdent les lumières, et je suppose que c’est le paradis.
L’histoire s’attarde également sur les différents protagonistes liés à la famille, comme le policier de la région, tiraillé entre les pots-de-vin qu’il reçoit et son sens moral vis-à-vis des actions des McNeely.
Peut-on trouver la rédemption sur des actes que l’on n’a pas commis soi-même ? Peut-on faire vaciller son destin déjà tout tracé ?
Les questions restent ouvertes.
La seule certitude, c’est que ce livre ne devrait pas rester fermé.
Extrait : Certains sont destinés à de grandes choses, à des endroits lointains, et ainsi de suite. Mais d’autres sont englués dans un lieu et vivront le peu de vie qu’on leur accordera jusqu’à n’être qu’un cadavre de plus enterré sous le sol inégal.
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