Le bruit condamne l’homme à l’oubli. Mais parfois, il arrive qu’il le sauve. Il ne tient qu’à nous de l’entendre
Dans le quartier du Guéliz à Marrakech, un mystérieux bruit hante et tourmente une vieille dame, nuit et jour. Inquiets, sa fille et son petit-fils quittent Paris pour mener l’enquête. Sur place, ils guettent, épient, espèrent, mais rien ne se fait entendre… Le duo continue de guetter, d’espérer, mais aucun son ne se manifeste.
Cette recherche devient un prétexte pour plonger dans l’histoire du Mellah, le quartier juif de Marrakech, et découvrir les souvenirs d’une grand-mère attendrissante, l’une des dernières femmes juives de la ville.
Un premier roman inoubliable
En retournant sur les traces de sa famille séfarade à Marrakech, où vit sa grand-mère, personnage principal de ce premier roman, Ruben Barrouk nous offre une lecture vibrante, d’une beauté envoutante.
Vous êtes avec cette grand-mère, assise sur son lit, à guetter ce bruit obsédant, dans ces rues étouffées par la chaleur, enivrés par les odeurs et les couleurs, le cœur lourd de souvenirs. Chaque chapitre est une ouverture sur le Monde et l’on ressent non seulement le bruit, mais aussi les non-dits et le silence, riche de sens. Ce roman transporte littéralement et émotionnellement, résonnant longtemps après avoir tourné la dernière page. Un appel à écouter les murmures du passé et à retrouver ce qui a été perdu dans le tumulte de la modernité. À travers les exodes, les liens familiaux et la complexité de la mémoire collective, l’auteur dépeint avec justesse la richesse des origines et la nostalgie d’une époque révolue, où le partage et la tolérance étaient rois. C’est sublime!
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