Pour cette rentrée littéraire, Sonatine nous sort un gros morceau avec l’écrivain américain Michael Farris Smith, Nulle part sur la terre.
La campagne américaine, sur les routes en direction de la Louisiane, une femme marche avec sa fille. A bout de souffle, sales et nerveuses les deux, elles fuient quelque chose que peut-être elles-mêmes ignorent…
La faim, la peur, la violence ?
Un tragique évènement leur fera bifurquer de route…
Au même moment, dans la même bourgade, un homme sort de prison après onze ans d’emprisonnement. Il a payé sa dette envers la société et veut recommencer sa vie là où il l’a arrêtée.
Seulement, tout le monde n’est pas de cet avis au village…
Un mort réunira ces personnages en apparences sans lien et les entraînera peut-être sur un chemin de rédemption inespéré.
Deuxième roman de l’auteur traduit en français et premier chez Sonatine, il est dommage de constater que ce genre d’écrivain et de livre en général n’est pas plus démocratisé dans nos contrées.
L’écriture est poignante, les situations prenantes et sonnent toujours vrai.
Il y a de la violence crue dedans et de la poésie également, par de simples moments de grâce comme l’apprentissage de la pêche entre un vieil homme et une petite fille…
Naviguant entre Cormac McCarthy et Sam Shepard à leurs grandes années dans ce livre et le moins que l’on puisse dire, c’est que 4a fait un bien fou !
Trop peu d’auteur se lance dans ce genre d’exercice et c’est un plaisir d’en voir un passer la frontière linguistique de temps à autre.
Extrait : Il passa un doigt sur la cicatrice qui lui fendait le cou d’une oreille à l’autre, camouflée sous sa barbe naissante. Égorgé vif, mais vivant. Égorgé vif, mais guéri. Égorgé mais pas assez. Coup de bol, ils avaient dit. Un miracle, ils avaient dit. Mon cul, avait-il dit.
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merci