Dans les années 1970 sous le pseudonyme de Trevanian paraît son premier roman La Sanction (The Eiger Sanction), un récit d’espionnage parodique ou un alpiniste émérite et tueur à gages pour les services du renseignement américain, doit tuer un des membres de sa cordée pendant l’ascension de la face nord de l’Eiger en Suisse . Le roman n’a pas rencontré le succès à sa parution par contre le film adapté au cinéma en 1975 sous le même titre par Clint Eastwood eut un succès d’estime. Gallmeister qui reprend le catalogue a eut la très bonne idée de ressortir Shibumi .
Shibumi est un roman d’espionnage sorti en 1979 et qui est d’une remarquable modernité tant dans l’écriture que dans la complexité du personnage principal.
Nicholaï Hel russe blanc élevé au japon par un général japonais qui a assisté à Hiroshima et Nagasaki est à lui tout seul un roman dans le roman. Nicholaï est au moment de la narration caché au pays basque espagnol. Il est alors un spéléologue aguerrit bien intégré dans le paysage locale. Toutefois alors qu’il pensait pouvoir profiter de la vie, et surtout atteindre le shibumi, il est rattrapé par son passé.
Le shibumi mot japonais intraduisible, qui résume tout ce qu’il y a de meilleur dans la vie dont la traduction la plus approchante pourrait être : “délicieusement acide”
La subtilité de la construction du roman qui s’articule comme un jeu de Go doublé de l’adresse de Trevanian pour maintenir le lecteur sous tension donne à cette histoire une envergure très forte. Il ne s’agit pas seulement d’un excellent roman d’espionnage, mais aussi grâce aux connaissances de Trevanian d’un aperçu d’une certaine cultures classiques japonaises. Nicholaï n’est certes pas samouraï mais il est évident qu’il fait à lui tout seul le trait d’union entre ce Japon qui aspire à vivre en harmonie avec la nature dans le détachement du monde et le Japon qui se modernise et s’intègre dans ce même monde.
Je vous envie, si vous ne l’avez pas encore lu ….
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