Prix du roman Fnac 2022
Sa préférée de Sarah Jollien Fardel sort enfin en poche!
Un premier roman magistral qui m’avait touchée en plein cœur comme tant d’autres lecteurs et lectrices!
Paru aux Editions Sabine Wespieser, il a illuminé la rentrée littéraire 2022 et s’est vu récompensé de nombreux prix dont le Prix du roman Fnac 2022 mais également le Prix Prix Goncourt des détenus, le Choix Goncourt de la Suisse et le Prix de la librairie Millepages.
Ne passez pas à côté de bijou!
Dans ce village haut perché des montagnes valaisannes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne, la narratrice, apprend tôt à esquiver la brutalité perverse de son père. Si sa mère et sa sœur se résignent aux coups et à la déferlante des mots orduriers, elle lui tient tête. Un jour, pour une réponse péremptoire prononcée avec l’assurance de ses huit ans, il la tabasse. Convaincue que le médecin du village, appelé à son chevet, va mettre fin au cauchemar, elle est sidérée par son silence. Dès lors, la haine de son père et le dégoût face à tant de lâcheté vont servir de viatique à Jeanne. À l’École normale d’instituteurs de Sion, elle vit cinq années de répit. Mais le suicide de sa sœur agit comme une insoutenable réplique de la violence fondatrice. Réfugiée à Lausanne, la jeune femme, que le moindre bruit fait toujours sursauter, trouve enfin une forme d’apaisement. Le plaisir de nager dans le lac Léman est le seul qu’elle s’accorde. Habitée par sa rage d’oublier et de vivre, elle se laisse pourtant approcher par un cercle d’êtres bienveillants que sa sauvagerie n’effraie pas, s’essayant même à une vie amoureuse.
Dans une langue âpre, syncopée, Sarah Jollien-Fardel dit avec force le prix à payer pour cette émancipation à marche forcée. Car le passé inlassablement s’invite.
Dieu pardonne. Pas moi.
J’ai pleuré de bout en bout à la lecture de la vie de la petite Jeanne. Pleuré de tant de larmes différentes. Sa préférée s’ouvre sur une scène de violence insoutenable : celle d’un père qui tabasse sa fille de 8 ans. La petite Jeanne n’a pas l’humilité de sa mère et de sa sœur face à la brutalité du monstre. La petite Jeanne a l’orgueil en étendard et la rage comme credo. « J’étais une enfant. Je comprenais sans savoir. » J’ai pleuré cette enfance valaisanne aussi violente que l’est la beauté des paysages montagnards. Mes larmes se sont mêlées aux eaux du Lac Léman et, comme Jeanne, j’en suis ressortie lavée, ressourcée, forte d’une fragilité assumée. Alors j’ai pleuré encore avec elle sur les espoirs d’une vie nouvelle et sur l’acceptation d’un destin qu’un monstre lui a imposé. Sarah Jollien- Fardel nous livre un roman intense à la plume ardente qui vous brûle le cœur à jamais.
L’autrice parvient à personnifier la Colère avec une plume exceptionnelle! Rien n’est tiède dans ce roman, tout est absolu et d’une puissante beauté. C’est violent sans jamais être racoleur et ça n’est dû qu’à une seule chose: le talent d’écriture! J’ai d’abord cru être touchée par les mots de l’autrice parce que je suis Valaisanne et que je connais bien les paysages qu’elle décrit, que je connais surtout les émotions que ces horizons recèlent. Mais quand je vois toutes les personnes bouleversée par son roman, il m’est forcé d’admettre que nos origines communes n’ont rien à voir avec une complicité du savoir: Sarah Jollien-Fardel maîtrise tout simplement les mots et sait en faire quelque chose d’immensément grand et qui nous dépasse!
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