« TERRIBLE ET INDOMPTABLE COMME L’ORAGE »
« Massimo est un jeune poète oisif. Un matin, son ami Aldo le réveille à la hâte. Il faut qu’il le remplace pour son cours d’italien auprès d’une princesse. Une princesse ? Que va-t-il lui dire ? Que doit-il lui apprendre ? L’italien ? Il ne le parle pas. L’amour ? Il n’en sait rien. Parler de lui ? Impossible. »
Rose & Massimo, ce sont un peu les enfants de Roméo et Juliette. C’est la première pièce de Félix Radu, dans laquelle il s’attaque avec l’audace de sa jeunesse à une histoire d’amour romanesque et poétique.
De la poésie théâtrale, dont chaque mot est un bonbon sucré qui fond dans la bouche.
Félix Radu est un prodige belge de 27 ans, comédien et auteur. Il s’est fait connaître grâce à ses chroniques radio sur la RTBF. Si vous le ne connaissez pas, je vous invite véritablement à le suivre sur les réseaux sociaux. À l’heure d’internet, on pourrait croire que la poésie n’existe plus. Mais Félix Radu nous prouve le contraire. Chaque mots choisis dans son texte ou dans ses chroniques sont emplis de tendresse. Il nous conte l’amour au quotidien et c’est beau.
« Ma pièce s’appellerait Rose & Massimo. Ce serait une histoire d’amour. […] C’est cela. Il fallait qu’elle soit immortelle. Peut-être est-ce ça, « un classique ». Quelque chose d’immortel. Quand on regarde l’amour de notre génération pour la chronique, l’actualité, le jetable, on comprend mieux le fossé que je constatais plus haut. Qu’à cela ne tienne, allons à contre-courant. Soyons un peu prétentieux. Je voudrais que cette pièce soit plus grande que moi. Qu’on m’oublie derrière, qu’elle tienne sans son capitaine. Allons titiller Victor Hugo à son propre jeu ! Et réussissons là où il échoue désormais : rendons aux jeunes la légitimité de venir l’applaudir. »
Un pari réussi !
En lisant ces lignes, je me suis laissé transporter par ce Roméo & Juliette des temps modernes. Non on ne s’ennuie pas, oui on s’amuse à imaginer ces personnages évoluer dans cet huis-clos, on vibre avec Massimo, on aime en grand avec Rose.
Et, une fois la scène terminée, que le rideau tombe, que vous avez fermé le livre, vous vous surprendrez à imaginer ces personnages auprès de vous. Un ami, une sœur. Ou pourquoi pas, à rêver à cet amour romanesque. C’est du théâtre, oui, mais du théâtre qui se lit !
« Madame, je suis perdu partout où vous n’êtes pas. Dites-moi où aller, je marcherai tout droit. Je traverserai l’océan, les pays, les montagnes, sans jamais quitter des yeux la direction que vous me donnerez. La terre est ronde, aussi, peu importe où vous pointerez le doigt, c’est vers vous que je marcherai. Et comme l’aiguille d’un pendule indique l’heure exacte qu’il est, vous saurez, me voyant reparaître sous votre fenêtre, combien de temps dure pour moi l’éternité. »
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