Traducteur hongrois, Benedek Totth est un parfait inconnu dans nos contrées pour la simple et bonne raison que ce livre est son premier.
Néanmoins, dans son pays, il a traduit de nombreux auteurs phares américains tel Bret Easton Ellis, Hunter S. Thompson et Cormac McCarthy, et cela se ressent grandement dans la lecture de son premier ouvrage.
Dans une Hongrie contemporaine, nous suivons le parcours de quelques jeunes désabusés et cyniques liés par la passion commune de la natation. Ils participent d’ailleurs à de grandes compétitions et sont considérés comme les futurs grands sur lesquels le pays pourra compter aux prochains J.O.
Seulement, hors de l’eau, ces jeunes trompent l’ennui à coups de drogues variées, de porno de plus en plus déviant, de pointes de vitesse en voiture empruntée et de compétition de filles.
Evidemment, plus le roman défile et plus leur soif de violence, de sexe et d’échappatoire devient impossible à rassasier, et c’est précisément là que le livre devient vraiment surprenant.
La chronique du quotidien d’une jeunesse perdue n’est de loin pas chose nouvelle dans la littérature, mais rarement cela nous a amené en Hongrie et avec une telle violence de propos, d’idées et d’actes.
Véritable uppercut sans préavis et sans concession, Comme des rats morts est une œuvre à ne pas manquer pour qui aime les textes qui repoussent les limites. Pourtant c’est une réalité qui existe et qu’il devient impossible à cacher, tant nous voyons ceci se produire sous nos yeux au quotidien.
C’est Bret Easton Ellis en Hongrie. C’est touchant, dérangeant, c’est profond, c’est vrai, tout simplement.
Extrait : Vicky habite une grande maison rose en bord de route, ses parents sont en vacances en Thaïlande et elle flippe à cause de l’alerte tsunami déclaré là-bas car si ses vieux se noient, elle va devoir aller au bahut à pied.
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