« Malik, 19 ans, se prend pour Robin des Bois. Il aimerait s’évader dans une forêt. Ou marcher sur des pentes enneigées.
Il aimerait rêver avec Fatima. Rire avec ses potes sans se soucier de rien.
Il aimerait que le monde ne tourne plus à l’envers. Et pouvoir se sentir libre, sans être tenu en laisse comme un chien.
Il aimerait juste que les choses soient simples.
Mais il va commettre l’irréparable… »
« Avant de faire ce que j’ai à faire, je voudrais mettre les choses au clair. Parce qu’après, ça va forcément m’échapper. Et je ne serai plus là. »
Dans ce récit, on y retrouve les dernières confessions de Malik. Pourquoi en est-il arrivé là, pourquoi a-t-il décidé de faire ça ?
Malik à 19 ans au moment des faits, il n’est pas musulman, n’a jamais lu le Coran, ou peut-être deux fois dans sa vie, juste pour savoir de quoi ça parle.
Il est de nationalité française, est né le 8 février 2001 à Saint-Denis et nous raconte sa vie dans la banlieue.
Il nous parle de son quotidien entre ses potes Zak, Janis et Kader, son amour de toujours Fatima, comment il s’est retrouvé avec un doigt coupé et ses débuts dans le vol à l’étalage.
« À huit ou neuf ans, je me prenais pour un vrai bandit de grand chemin en fauchant mes bonbons Haribo au supermarché. Faut dire que j’adorais le personnage de Robin des Bois. J’avais un album illustré que mon père me lisait tout jeune. Les aventures de Robin des Bois dans la forêt de Sherwood. Je trouvais ça génial, ce bonhomme qui volait l’argent des riches pour le donner aux pauvres, pas comme Alibaba qui gardait tout dans sa caverne. Et j’ai jamais compris pourquoi plus personne ne faisait comme lui. »
Mais Malik n’est pas Robin des Bois. C’est un jeune homme perdu entre ses rêves et la réalité de sa vie.
Les mots de Guillaume Guéraud sonnent atrocement juste. On sent le profond malaise de Malik dans cette cité où rien n’est possible. Un écrit sous forme d’aveux, de journal intime, de lettre d’adieu peut-être aussi.
« Ce que je veux, au fond, c’set pas compliqué. Je veux juste qu’on en profite. Tous. À égalité. Sans mendier. Sans compter et sans se priver. Sans être tenus en laisse comme des chiens. Et sans se sentir obligés de casser des vitrines.
J’aimerais juste que tout le monde vive confortablement sans se faire chier, quoi. »
Un ouvrage à lire d’urgence, avec en fond sonore NTM, Sniper ou même Kery James. (enfin si t’as l’âge, quoi…)
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