Un joli marronnier
Chaque année les éditeurs nous concoctent un événement attendu de tous: LA rentrée littéraire d’été. Plus de 500 romans à paraitre entre août et septembre et si des incontournables sont annoncés, il est aussi question de nouveaux auteurs, de plumes plus discrètes et de jolis perles qui s’annoncent.
Amélie Nothomb reste fidèle a son calendrier avec son nouveau roman Premier sang, nous pouvons compter également sur des signatures phares tel que Sorj Chalandon avec Enfant de salaud, David Diop et La porte du voyage sans retour ou encore Santiago H. Amigorena pour Le premier exil.
Dans les primo-romans, j’aimerai souligner l’arrivée d’Antoine Dole, le papa de Mortelle Adèle avec son roman Six pieds sur terre ou Timothée Stanculescu avec L’éblouissement des petites filles et encore Katharina Volckmer avec Jewish Cock qui promettent tout trois de beaux moments de lecture.
Avant de vous parler de mes coups de cœur de cette rentrée, je vous rappelle le Prix de Roman Fnac qui annoncera les finalistes le 26 août. N’hésitez pas à plonger dans cette sélection!
Mes coups de cœur
Rien ne t’appartient – Natacha Appanah – parution le 19.08
Depuis la mort de son mari, Tara est emplie de chagrin et la solitude est son quotidien. Mais des vagues de souvenirs brûlants viennent heurter la solide citadelle qu’elle s’était construite au fil des ans. Avant de se marier, Tara était une autre. Une fille libre, puissante, faite de rires et de sensualité. Un ouragan d’émotions vous emporte dans un périple où l’intégrité est le seul salut possible.
Personne n’a pu oublier Tropique de la violence ou En attendant demain tant la plume de Natacha Appanah est singulière et profonde. A travers le destin de Tara, entre mémoire et modernité, l’autrice nous offre un roman intime et bouleversant.
Au printemps des monstres – Philippe Jaenada – parution le 18.08
Philippe Jaenada est grand écrivain et un enquêteur exceptionnel. Il sait s’emparer d’un fait divers pour vous inventer un conte captivant. Après le terrible la Serpe et l’inoubliable La petite femelle, il nous revient avec l’histoire tragique de Luc Taron, petit garçon enlevé à Paris au printemps de 1964. Assassiné sans raison apparente, on retrouve son corps dans une forêt de banlieue. L’enquête de la police est alors guidée par le meurtrier lui-même qui inonde les médias de courrier diaboliques et cruels. Il finira par être arrêté, ce monstre. Un monstre ? Juste un homme, banal infirmier qui passera le reste de sa vie incarcéré. Mais Philippe Jaenada ne s’empare pas d’un fait divers banal, il nous emporte dans un récit où les odieux, les fous, les pervers ne sont pas ceux que l’on désigne et nous présente une femme : une étincelle de vérité, une lueur fragile mais vitale dans ce monde où tout le monde triche. Une héroïne comme il en existe peu et qui vous marquera à jamais.
La félicité du loup – Paolo Cognetti – parution le 01.09
Il vous faut enfiler de bonnes chaussures, prendre une couverture douillette et quelques mouchoirs avant de prendre la route avec Paolo Cognetti. Parce que l’auteur vous emmène en montagne, sa montagne. Celle qu’il aime si fort et qu’il décrit si bien. Alors que l’hiver s’installe sur la petite station de ski de Fontana Fredda, au cœur du val d’Aoste, Fausto et Silvia travaillent ensemble dans ce restaurant d’altitude. Chacun à la recherche d’un ailleurs, ils se comprennent et se découvrent, comme on découvre la Montagne : petit à petit, avec douceur mais sans jamais rien promettre. Le printemps annonce la fin de saison et leur chemin se sépare. Silvia rêve de hauteurs et part affronter le glacier Felik tandis que Fausto pense devoir affronter la réalité de la vie et y mettre de l’ordre. Mais la montagne est comme l’amour, elle vous happe, vous hante et vous appelle, inlassablement. Mais l’amour est comme la montagne, tour à tour apaisant, dangereux, imprévisible et puissant. Paolo Cognetti nous offre une ode, un poème, un hymne éblouissant !
Sidérations – Richard Powers – parution le 22.09
Vous n’êtes pas prêts… Personne n’est jamais prêt à entrer dans une nouvelle histoire de Richard Powers. Dans la lignée directe de L’arbre-monde, son nouveau roman vous porte dans une Amérique au bord du chaos politique et climatique avec un père qui embarque son jeune fils souffrant de troubles du comportement dans une sidérante expérience neuroscientifique. Critique, alarmant, sublime et définitivement grandiose, la plume de Richard Powers vous brûle et vous élève. Ses personnages sont d’une lucidité impressionnante et les propos emplis d’intensité. Un très grand roman qui questionne notre place dans le monde et nous pousse à reconsidérer nos liens avec le vivant. Je l’affirme sans une once d’hésitation, Richard Powers est le digne descendant de John Muir et d’Henry David Thoreau.
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