C’est bientôt la période des fêtes, les factures tombent et c’est pile le moment où ce nouvel article paraît en magasin ? Avec en plus une pub qui ne peut vous faire résister ?
Eh bien sachez que derrière ces belles images se cachent des hommes et des femmes qui ont réfléchi un moment, parfois même plusieurs minutes pour vous offrir ces images de rêves.
On les appelle des concepteurs-rédacteurs. Et leur quotidien n’est pas toujours aussi jovial qu’il n’y paraît….
Car comme le dit la phrase d’ouverture du livre : Tout est provisoire : l’amour, l’art, la planète terre, vous, moi.
Tout s’achète : l’amour, l’art, la planète terre, vous, moi.
Auteur, réalisateur, scénariste, rédacteur en chef, présentateur, chroniqueur, créateur du prix de Flore, dandy et bien plus encore, Frédéric Beigbeder est tout cela à la fois.
Né en 1965 à Neuilly-sur-Seine, il débute d’abord sa carrière comme publicitaire. De cette expérience, il en tire l’un de ses premiers livres : 99F
Capitalisme, nous voilà !
Octave Parango, 33 ans, riche, bon poste, reconnu, homme à femmes, drogué et responsable aujourd’hui de ce que vous allez vouloir demain.
Il travaille à la Ross&Witchcraft, une agence de pub très en vue, comme concepteur-rédacteur.
Comme il le dit lui-même : Un rédacteur publicitaire, c’est un auteur d’aphorismes qui se vendent.
Il semble avoir une vie de rêve pour qui aime la facilité. Seulement, il n’en peut plus.
Aussi, il décide de se saboter en écrivant ce livre dans le but de se faire licencier et d’ouvrir les yeux au monde et à la ménagère de moins de cinquante ans.
Et pour cela, il a un plan…
Mise en abîme de l’auteur, autofiction et diatribe envers son ancien métier, ce livre, qui a coûté la place de Beigbeder dans l’agence qui l’employait à l’époque, est un must du roman sociétal actuel.
Alternant les pronoms et points de vus à chaque chapitre, c’est une descente et une montée dans tout ce que l’argent peut amener comme possibilités et comme problèmes, avec un sens du cynisme propre à la profession.
Rien n’est épargné des séances à rallonge pour le choix de la couleur de la fausse pelouse qui sera utilisé en fond d’une pub de yaourt, des assistants pour tout et surtout rien, des copinages, de la drogue, du mobbing aux excès, tout est là.
Ce livre est un condensé de la génération yuppie des années 90.
Le constat final est brutal : La moitié du budget annuel mondial alloué à la publicité suffirait à supprimer totalement la fin dans le monde… Mais peut-on se passer des dernières Nike ?
Par ce livre, Frédéric Beigbeder s’est fait connaître à l’international, développé dans différents médias et fait virer.
Beigbeder en a ensuite écrit une suite se passant dans l’univers non moins propre du mannequinat
Un manuel de la consommation est aussi sorti en complément.
Une adaptation assez fidèle a été portée à l’écran en 2007 par Jan Kounen avec Jean Dujardin dans le rôle principal.
L’adaptation de la suite par Beigbeder lui-même est cette fois interprétée par Gaspard Proust
Extrait : Bientôt les pays seront remplacés par des entreprises. On ne sera plus citoyens d’une nation mais on habitera des marques. On vivra en Microsoftie ou à Mcdonaldland ; on sera Calvinkleinien ou Pradais.
A lire aussi :
Laisser un commentaire