La rentrée littéraire continuant de nous proposer de merveilleux titres, nous partons aujourd’hui pour un roman d’anticipation peu commun avec C’est le cœur qui lâche en dernier :
Margaret Atwood, l’auteure culte de la Servante Écarlate, revenu sur le devant de la scène depuis l’adaptation en série télévisée, The Handmaid’s Tale, nous propose ici sa vision du futur du Nouveau Monde.
Nous suivons le parcours de Stan et sa femme Charmaine qui, touchés de plein fouet par la crise économique, sont obligés de vivre de petits boulots et de dormir dans leur voiture. Les rues n’étant plus sûres du tout, la violence urbaine et l’animosité des hommes désespérés refont surface dans les villes de la côte est.
Leur quotidien morose change radicalement le jour où Charmaine tombe sur un tract faisant la pub pour une nouvelle cité révolutionnaire, Consilience.
Sorte de ville fortifiée tournant en vase clos, où chacun a un travail utile à la communauté, un toit, de l’argent et de quoi manger, en somme, le rêve.
Seul inconvénient : les habitants de Consilience doivent alterner leur bonheur de vie normale avec un mois dans la prison locale, Positron. Pendant ce temps, un autre couple prend possession de leur maison en alternance.
Les couples ne sont pas sensés se croiser et encore moins communiquer entre eux.
Tout se déroule pour le mieux jusqu’à ce qu’un matin Stan tombe sur un message plus qu’équivoque de son alternante Jasmine, proclamant : J’ai faim de toi.
Piqué au vif, Stan va tenter de découvrir ce qui se cache sous les belles apparences de cet endroit….
Ce livre est une excellente critique de la société capitaliste actuelle tant par sa forme que par son fond. Rappelant les meilleures années de la SF, lorsque celle-ci nous avertissait sur ce qui nous attend si nous continuons sur cette lancée.
Entre trafic d’organes, manipulations cérébrales, peines de mort et sex-toys humains plus vrais que nature, nous faisons le tour de l’âme humaine dans toutes ses déviances.
Une écriture subtile et une folie nous transporte tout du long, faisant de ce livre une très bonne entrée en matière dans la dystopie.
Extrait : Elle lui tend la main. Ongles manucurés, bordeaux. Montre de prix, Rolex. Paume fraîche. Elle lui décoche un sourire LED : lumineux, mais chaleur zéro.
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