Une trilogie terrible, aux enquêtes policières et psychiatriques d’une noirceur intense, qui vous plonge dans ce que l’humain à de plus noir.
C’est ma copine Delphine qui m’a fait découvrir ces auteurs. Parce que oui, Erik Axl Sund est le nom de plume d’un duo : Jerker Eriksson et Hakan Axlander Sundquist. Tout deux travaillent dans le monde de la musique, producteur du groupe iloveyou-baby ! pour l’un, ingénieur du son, musicien et artiste pour l’autre. Quatre mains, deux personnalités, pour vous plonger dans une trilogie aux personnalités multiples ! L’écriture est maitrisée, puissante et chargée d’émotion tant et si bien que vous sombrez dans ces histoires de meurtres sauvages avec une faim malsaine et insatiable. Les auteurs vous ouvrent un univers brutal, perturbé et perturbant qui va rendre votre lecture complètement addictive. J’aime les thrillers violents aux crimes atroces (mais passionnants) et plus les protagonistes sont torturés plus je m’anime. Mais je n’aime pas la violence gratuites et la surenchère et c’est ici qu’agit la perfection la plume des auteurs : pas de détails sordides étalés sur des pages entières; votre cerveau fait tout le travail et ne doutez jamais de sa capacité à imaginer le pire. Tant d’émotions vous traversent pendant la lecture : peur, effroi, rage, haine et… espoir…
Trois romans, trois personnages clefs : L’inspectrice Jeanette Kihlberg qui enquête pour la brigade criminelle de Stockholm, elle est votre fil d’Ariane, celle à qui vous raccrocher quand tout devient trop sombre : rationnelle, fragile parfois, elle est têtue et douée dans son métier.
Sofia Zetterlund, psychothérapeute complexe, fragmentée, déchirée mais terriblement douée pour sonder l’âme humaine. Et puis il y a Victoria Bergman, fantôme de lecture, protagoniste immatérielle à la vie réellement douloureuse et violente.
Persona vous plante un décor qui n’a plus rien d’enfantin ; pédophilie, enlèvement, esclavage, viol, enfants soldats et désintérêt sociétal pour les enfants sans papier… Chacune de leur côté, la flic et la psy se voient confrontées aux mêmes questions : Par quelle voie devient-on un monstre ? A quel moment la victime se mue-telle en prédateur ? Peut-on être mauvais si on ne ressent aucune culpabilité ? On entame une plongée vertigineuse dans les tréfonds du psychisme humain dans un polar rageur qui met l’urgence au cœur du genre. Trauma est difficile à résumer sans vous gâcher son contenu. Si l’inspectrice ne lâche rien de la première enquête des jeunes sans-papiers assassinés, elle doit gérer deux crimes ; un homme d’affaires important sauvagement assassiné dans son appartement de Stockholm et une femme de la haute société découverte dans un souterrain, une corde de piano autour du cou. On plonge un peu plus loin dans les personnalités de nos trois héroïnes avec un recit à la noirceur vertigineuse. Une suite électrisante qui vous pousse à attaquer sans tarder le troisième opus.
Catharsis fait plein feux sur l’enfance de Victoria Bergman en axant l’enquête autour de l’internat de Sigtuna où elle a séjourné. Cet établissement scolaire à traversé une série de meurtres et la découvertes des corps calcinés des deux principales suspectes vous conte ce terrible passé. Chez l’une d’entre elles, la police découvre des polaroïds documentant les meurtres alignés devant un gros bouquet de tulipes jaunes. La commissaire Jeanette Kihlberg comprend bientôt que, sous les dehors de l’aveu et du suicide collectif, la folie meurtrière est toujours à l’œuvre. Brutal et imprévisible, ce dernier tome révèle l’âme sombre et violente d’une œuvre hors norme.
Les visages de Victoria Bergam est une expérience de lecture époustouflante. Si les crimes sont parfois difficiles à digérer, le rythme est maitrisé et vous absorbe complétement. Je mets en lumière, aujourd’hui, cette génialissime trilogie parce qu’un tout nouveau polar Sundien vient de paraitre: Une vie de poupée Erik Axl Sund nous ouvrent un nouveau monde, celui des « Mélancolie » et je vous en parle ici
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