Petite sélection de lecture autour du Foot
Après les enquêtes de Philip Kerr et l’univers de John King, voici quelques ouvrages pour accompagner l’Euro 2021
Carton jaune – Nick Hornby
Match après match, saison après saison, le football rythme la vie de Nick depuis qu’à onze ans son père l’a emmené assister à sa première rencontre. Qu’il vente, qu’il pleuve, que son équipe gagne ou perde, il est toujours là, supporter inconditionnel dont l’obsession dévore peu à peu le reste de l’existence. Mais la passion n’empêche ni l’humour ni la lucidité, et le fan de foot se dévoile peu à peu, dressant le portrait touchant d’un homme, d’une famille et d’une génération. A tous ceux, et celles, qui ne comprennent pas que l’on puisse se passionner pour vingt-deux types en short courant après un ballon, Nick Hornby apporte la plus savoureuse des explications.
Pour continuer avec Nick Hornby et le sport : plongez dans Slam, un récit excellentissime sur le milieu du Skateboard !
Le ventre de l’Atlantique – Fatou Diome
Salie vit en France. Son frère, Madické, est resté au Sénégal mais rêve de l’y rejoindre.
Madické voit la France comme une terre promise où réussissent les footballeurs sénégalais. Comment lui expliquer la face cachée de l’immigration ? Comment empêcher Madické et ses camarades de rêver à un avenir meilleur ? Comment expliqué le sentiment d’écrasement de Salie par les attentes démesurées de ceux qui sont restés au pays, et la confrontation à la difficulté d’être l’autre partout ? Un roman touchant, sur la réalité de l’immigration, sur le milieu idéalisé du football et sur les valeurs humaines. Premier roman de l’autrice Fatou Diome qui ouvrira une œuvre de toute beauté.
Le premier homme – Albert Camus
L’auteur de La Peste était un passionné de foot, ancien gardien au Racing Universitaire Algérois. Passionné au point de croire en une carrière professionnelle mais la tuberculose qu’il contracte à ses 17ans annulera à jamais ce rêve. Mais passionné, il restera. Avec l’argent reçu de son Prix Nobel, il achète une propriété dans le Lubéron et sponsorise les Juniors du Club local. Il continuera de jouer en amateur et dira du Foot : « Ce que je sais de la morale, c’est au football que je le dois… » Cette passion attisera son sentiment d’être en décalage constant avec le monde intellectuel et les salons parisiens sensés être son nouveau monde. Albert Camus vient du peuple. Issu d’une famille pauvre, s’il est gardien de but et pas attaquant c’est que son poste est celui où l’on use le moins ses chaussures.
C’est dans Le premier homme, roman autobiographique inachevé qu’on peut toucher du doigt sa passion et son amour des gens. Après avoir lu ces pages, on voit apparaître les racines de ce qui fera la personnalité de Camus, sa sensibilité, la genèse de sa pensée, les raisons de son engagement. Pourquoi, toute sa vie, il aura voulu parler au nom de ceux à qui la parole est refusée. Camus travaillait sur ce texte au moment de mourir. Les nombreuses notes en bas de page, hésitations ou rajouts de l’écrivain retrouvés dans son manuscrit sont un émouvant témoignage de l’œuvre en cours. Une œuvre ambitieuse dans laquelle Camus a cherché à dire ses « raisons de vivre, de vieillir et de mourir sans révolte ».
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