Cela fait une éternité que je ne me suis pas bidonnée avec un livre!
C’est vrai, le Thriller Raclette de Cerutti m’a bien fait marrer, ou encore ma rencontre avec Mamie Luger mais il me semble que je ne suis plus tombée sur un auteur dont la bibliographie me fasse rire.
C’est compliqué, l’humour en littérature, parce que nous n’en avons pas tous la même définition. Un de mes auteurs favori en la matière est Arto Paasilinna, alors que la plupart de mes clients ne le trouve pas drôle. Gilles Legardinier a la faveur du grand public, et bien que je comprenne pourquoi, ses romans de me font pas rire. Je reconnais une sympathique légèreté à David Safier, je m’ennuie ferme avec Nadine Monfils mais je m’amuse comme une folle avec Jonas Jonasson et suis une inconditionnelle de Iegor Gran (bien que je ne suis pas certaine qu’il écrive des livres à but humoristique)
Bref, je me retrouve sans livres drôles a me mettre sous la dent. Je farfouille les étagères, virevolte de couvertures chatoyantes et auteurs inconnus et grâce à la chance je tombe sur une titre pour le moins racoleur:
Comment se sortir d’une poupée gonflable et de beaucoup d’autres ennuis encore d’un certain Tom Sharpe. De plus il semblerait que ce ne soit que la première aventure d’un certain Henry Wilt. Promesse de nombreuses lectures si j’entre dans ce nouvel univers. Ni une ni deux, j’embarque!
Comment se sortir d’une poupée gonflable et de beaucoup d’autres ennuis encore
Professeur de culture générale d’un lycée technique à Londres, Henry Wilt aborde la quarantaine dans un état critique. Alors qu’il tente à longueur de journée d’instruire une bande d’adolescents qui se soucient du sonnet shakespearien comme de leur premier porridge, sa femme Eva saisit la moindre occasion pour le harceler. Et tout y passe: son manque d’ambition, sa virilité de mollusque, son goût immodéré pour la bière. Wilt ne peut que grommeler en subissant ces réprimandes. Jusqu’à cette fameuse soirée, où ridiculisé une fois de trop, il décide de supprimer celle qui a fait de sa vie un enfer.
HO COMME C’EST BIEN!
C’est burlesque à souhait, délicieusement cynique et énorme! Une écriture fleuve pour des tranches de vie catastrophique. Il ne leur arrive rien, absolument rien, si ce n’est de vivre un quotidien crassement banal mais sous la plume de Tom Sharpe tout est décortiqué de manière absurde et devient loufoque! Henry Wilt est le parfait anti-héro qui va mettre en boîte les valeurs la bourgeoisie: l’argent, le sexe, la liberté des mœurs, le pouvoir par le savoir, l’épanouissement par les loisirs. Tout s’enchaine de façon limpide, les situations sont de pires et pire, deviennent grotesques, le tout emporté par des dialogues savoureux!
Henry Wilt se retrouve propriétaire d’une poupée gonflable et use donc de cet accessoire pour expérimenter la meilleure façon de faire disparaitre sa femme. Sauf que sa femme disparait réellement! Comment expliquer alors à la police pourquoi une poupée de plastique portant les vêtements de sa femme disparue est retrouvée sous une tonne de béton coulé dans le lycée même où il enseigne?
Du grand-guignole British (pas celui de Benny Hill, bien qu’il sache me faire rire honteusement) mais dans la lignée d’un Julian Barnes croisé avec Edgar Wright
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