La vieille qui conduisait des motos
Anne-France Dautheville fait de la moto depuis toujours. Elle est la première femme à avoir fait, en solitaire, le tour du monde à moto. Le jour de ses 60 ans elle réalise que cela fait dix ans qu’elle n’a pas enfourché son bolide. Alors elle entame un road-trip de l’amitié à travers la France et nous livre un récit tonique, exaltant et vivifiant !
Son périple se révèle autant un récit de voyage qu’une méditation sur la vie et une exaltation des sensations à moto. Si « le bonheur est dans l’errance », comme elle aime à dire, ce livre brosse le portrait d’une mémé flingueuse ayant décidé que la vieillesse serait joyeuse. Toujours nature, habitée par le seul plaisir de vivre, elle manifeste à chaque page une liberté et une ouverture sur le monde qui remettent à leur place nos horizons actuels, parfois si étriqués.
Chaque page est un possible, chaque mot est une joie et chaque rencontre est un bonheur !
L’Australie c’est en bas à droite
Les Editions Payot Voyageurs nous offrent un récit inédit d’Anne-France: 1975, elle a trente ans et elle entame le tour complet de l’Australie. Près de 25 000 kilomètres sur une BMW 750 et ce fut un tournant dans sa vie. l’Australie sera le voyage de l’émerveillement face à l’immensité d’un » monde-racines « , un monde d’avant les êtres humains. Un monde où elle ressentira ce que veut vraiment dire « être seul au monde ». Et puis ce périple, elle le débuta la peur au ventre : on lui avait trouvé une boule dans un sein, elle décida de faire un « trip magique », son dernier voyage, qui serait aussi le plus beau, le plus intense ; en bas à droite de la mappemonde il y avait l’Australie, une Australie bien plus sauvage qu’aujourd’hui et c’est sur cette île-continent qu’elle pointa le doigt.
Et j’ai suivi le vent
Pour découvrir la toute première aventure de notre baroudeuse, il faut partir en 1972. Seule femme sur 92 pilotes, Anne-France Dautheville, 28 ans, participe à un raid moto entre Paris et Ispahan. Depuis l’Iran, elle poursuit en Afghanistan avec onze motards, puis au Pakistan avec quatre. Trois mois plus tard, à son retour en France, des rumeurs circulent : elle serait lesbienne, nymphomane, et surtout n’aurait suivi le raid qu’en camion. Furieuse, elle débarque à la rédaction du magazine « Champion » et déclare : » Je repars, toute seule ! » Canada, Alaska, Japon, Inde, Afghanistan… au cours de son périple autour du monde sur une fragile Kawasaki 100cc, les rencontres vont se succéder et prendre le pas sur les paysages. La fureur de vivre de cette icône « biker » au franc-parler nous fait rêver aujourd’hui, avec nostalgie, à une époque où l’on pouvait encore être joyeux, libre, et où la Terre était un espace ouvert.
Photo de couverture © Philippe Matsas
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