Raconter l’Histoire à travers l’objectif d’un Leica
Un joli événement littéraire en cette fin avril 2022: une nouvelle aventure de Boro, reporter photographe et l’annonce des rééditions des anciens tomes.
Boro, Est-Ouest
9ème aventure de Blèmia Borowicz, dit « Boro », reporter photographe, originaire de Hongrie.
Printemps 1960. Meurtri par l’entrée des chars soviétiques dans son pays, Boro a répondu à l’appel du Mossad : il est en Argentine sur les traces d’un bourreau nazi en fuite. Dans le fracas d’un monde où la guerre froide bat son plein, d’un bus de Buenos Aires aux avenues de Berlin-Est, la nuit de la construction du Mur, sans oublier les réunions clandestines des soutiens au FLN dans le secret d’un appartement parisien, Boro se débat, comme toujours, pour photographier l’Histoire de ceux qui résistent pour la liberté.
Il y sauvera les premiers fugitifs évadés par les tunnels ainsi qu’une jeune pianiste allemande, virtuose de renommée internationale, prise au piège des barbelés de la guerre froide.
Né de la collaboration de Dan Frank et de Jean Vautrin, Boro est un héro particulier. Juif hongrois bien décidé à se faire une place dans le monde de la photographie, il est du même moule qu’un Capa ou d’un Kertész. Dans le Paris des années 30, muni de son culot hors du commun, de sa canne et d’un Leica, il va parcourir la planète entière pour documenter, et participer, aux grands événements de notre monde. Pour ce nouveau tome, Dan Frank est seul aux commandes et c’est une réussite! Comme pour les précédentes aventures, vous aurez reconnu le trait majestueux d’Enki Bilal qui signe les couvertures!
Avec Boro, Est-Ouest, Dan Franck retrouve la grande tradition du roman d’aventures. Après la montée du nazisme (La Dame de Berlin), la guerre d’Espagne et l’avènement du Front Populaire (Le Temps des cerises), les jeux d’espions à l’aube des monstruosités hitlériennes (Mademoiselle Chat), les premières heures de l’Occupation (Boro s’en va-t-en guerre), les luttes de la Résistance (Cher Boro, La Fête à Boro) et la naissance d’Israël (La Dame de Jérusalem), voici Blèmia Borowicz aux prises avec les folies d’un nouvel ennemi – menaçant, redoutable, terriblement actuel.
Mon coup de cœur de Dan Frank
La trilogie Les Aventuriers de l’Art moderne
Le temps des Bohèmes est le roman vrai des aventuriers de l’art moderne entre les deux guerres, quand Paris était encore la capitale du monde. Divisé en trois parties, Bohèmes, Libertad! et Minuit, ce récit met en scène les artistes, peintres, écrivains, sculpteurs et musiciens qui ont fait de Paris la capitale de l’art moderne au XXe siècle. Le lecteur les suit ainsi les trottoirs de Montmartre et de Montparnasse, puis de Paris à Marseille, New York et Berlin durant l’Occupation. Ils étaient peintres, poètes, écrivains, sculpteurs, musiciens. Leurs vies furent flamboyantes comme leurs œuvres. Et leurs œuvres, belles comme la vie. Ils demeurent à jamais les personnages de leurs propres légendes.
Mon coup de cœur de Jean Vautrin
Il faut voir la fringale qu’il avait de richesses, de mots, d’amour. Au grand banquet de la vie, la gueule grande ouverte, il voulait présider ! Mais Cornelius est né gitan. Une bile noire coule dans ses veines, son âme est marquée au fer rouge. Tsiganes, Manouches, Roms, peu importe le blase qu’on leur colle, ils ont « parias » tatoué sur leur tronche. « Ostracisés » qu’on dit ! Mais qu’est-ce qu’on en sait ? Rien en fait. Alors lisez, dévorez – comme lui l’a fait de sa trop courte vie ! – le drame de son passage sur cette terre féroce dont il ne réclamait que sa part… Au prix du sang si besoin ! Avec sa verve inimitable, Jean Vautrin se glisse dans la peau d’un jeune Gitan, Cornelius Runkele. Amoureux des mots, de la vie, fidèle à la kumpania mais désireux de s’intégrer, Cornelius court après une liberté que la société refuse de lui donner. Journal d’un rebuté de la vie, Gispy blues est un roman vibrant de colère et d’humanité, l’hommage d’un grand auteur à la culture gitane.
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