L’amour ruisselle depuis la nuit des temps
Dans un roman envoûtant, Wendy Delorme nous plonge dans deux histoires d’amour qui se font écho à deux époques différentes, nous donnant à entendre la mémoire du monde, dans un récit où les éléments, l’eau, le vent, les arbres et les pierres deviennent des personnages à part entière.
Un roman choral où l’amour tient tête à la haine et à la médiocrité. Une ode à la liberté, à la nature et à la beauté. Un doigt d’honneur au patriarcat ; on ne dompte ni les femmes ni les rivières.
Une lecture qui vous berce comme le fait le murmure de la rivière, qui s’intensifie, petit à petit pour proposer une transe à laquelle vous ne pouvez que répondre. Si vous connaissez le chant de l’eau, vous comprendrez sans mot. Elle est là, quelque part, elle fredonne et parfois gronde, elle berce et parfois dévaste. Elle est là, toujours, à jamais, présente autour de vous, à vos oreilles, à votre cœur, et même quand son chant se fait si faible, elle envahit tout votre être ; mélopée compagne.
Un feu qui éclaire sans brûler
Je vous ai déjà parlé de Wendy Delorme, autrice que j’affectionne pour ses ouvrages percutants et ses revendications radicales. J’aime ce que Wendy décortique et suggère, mais j’aime surtout sa plume. À l’instar de son précédent roman, Viendra le temps du feu, Le chant de la rivière est un poème, une délicatesse de mots choisis, mélodieux et forts. Avec le temps du feu, l’autrice ouvre tant de portes, tant de possibles et à la fois elle vous sidère, vous époustoufle dans une ode à la sororité et à la détermination ! Avec la rivière, Wendy Delorme convoque le sentiment ultime ; l’amour. Un roman choral où se répondent une rivière et une femme. À cent ans d’écart, elles parcourent la même forêt, la même montagne, les mêmes cailloux et surtout la même émotion ; celle qui fait de nous des gens bien… Des gens de partages et de bonheurs, des êtres puissants parce que fragiles, des Golem pétris dans la boue, les brindilles de mélèzes, la paille et la chaire…
À Meni et Clara, femmes sauvages, femmes puissantes, femmes broyées et pourtant éternelles…
À Maria et Léo, compagnons de vie, fous qui respectent la pureté, amis des rêveurs et socles imperturbables…
À la rivière, pour toujours…
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