Amateurs de grands frissons, de suspense angoissant et de fantastique, j’ai déniché pour vous LA lecture qui manquait à votre bibliothèque ! Bienvenue dans l’imaginaire aussi débridé que terrifiant de Stephen Chbosky avec son nouveau roman : L’Ami Imaginaire.
“Une mère et son fils en cavale trouvent refuge dans la petite communauté de Mill Grove, en Pennsylvanie. Mais dans ce havre de paix, le petit garçon disparaît. Quand il émerge de la forêt six jours plus tard, il a l’air indemne. Lui seul sait que quelque chose a changé. La voix du bois est dans sa tête et lui dicte une mission. S’il ne lui obéit pas, sa mère et tous les habitants de Mill Grove risquent son courroux…”
Un Thriller fantastico-horrifique de génie
La première chose qui me vient en tête pour qualifier ce roman, ce sont ses grandes similitudes avec l’univers de Stephen King. A mi-chemin entre Ça et Désolation (pas encore lus ? Alors c’est l’occasion !), le roman raconte une course contre le temps pour empêcher la propagation d’un Mal terrible, qui conduirait à la fin de notre humanité, et qui s’enracine dans nos angoisses les plus profondes. Dès les premières pages tournées (si ce n’est dès les tout premiers mots), on se retrouve embarqué, happé par un suspense qui, par la suite, ne faiblira jamais. Le roman ne souffre pas de ce phénomène assez récurent chez les très longs récits d’un milieu relativement “mou”, un creux de la vague entre un début explosif et une fin à couper le souffle. Bien au contraire, les tensions et mystères s’y accumulent et ne font qu’augmenter, au prix de nombreux retournements de situation et révélations qui, loin d’apaiser un peu notre curiosité, l’attisent davantage. C’est tout simple : une fois la lecture de L’Ami Imaginaire commencée, impossible de la lâcher.
S’il ce roman est aussi addictif, c’est aussi parce qu’il nous fait osciller en permanence entre la raison, le besoin de rationnel et de logique, et ce fantastique inquiétant qui gangrène le réel et l’esprit des personnages avec une évidence déroutante… Christopher est-il fou ? Schizophrène ? Ou est-ce que tous les événements étranges qu’il décrit avec tant de conviction sont réels ?
Un thriller original, tout en ambiguïtés
Dans ce roman, le danger survient dans l’imaginaire et les rêves, ces espaces pourtant inoffensifs parce qu’irréels justement. Ici se situe donc le paradoxe qui rend ce récit si original et efficace : l’imaginaire, l’intimité de ce qui se passe dans notre tête lorsque nous dormons, deviennent ce qu’il y a de plus dangereux et contaminent le réel par des visions horribles qui poussent les gens, rendus esclaves d’une folie contagieuse, vers un péril destructeur et inévitable. A moins que …
Le roman et l’intrigue changent régulièrement de forme : au tout départ, tout ressemble à une affaire d’enlèvement, mais rapidement on en vient à douter de Christopher et de ce qu’il a vraiment vu/vécu. On envisage la thèse de la folie mentale, qui expliquerait si bien tout ce qui demeure incompréhensible, puis on songe à une menace “monstrueuse” sans savoir pour autant comment la décrire plus précisément … et aucune des hypothèses qu’on formule ne semble vouloir ni se confirmer, ni s’éliminer. On doute, on cherche parce qu’on a besoin de comprendre mais que le roman nous prive de ce soulagement et préfère nous garder captifs de toutes nos interrogations. Et pendant ce temps, le Mal rôde, semble s’insinuer partout. Mais ce Mal, quel est-il ? Qui est l’ennemi ? Il change souvent de visage, si souvent qu’on ne parvient pas à l’identifier : est-ce un criminel qui enlève des enfants ? Un schizophrène qui fabule ? Une menace surnaturelle ? On ne saura pas avant la toute fin contre qui ou quoi on se bat, alors le sentiment de menace grandit partout, nous cerne, et rien ni personne n’est à l’abri du soupçon.
L’Ami Imaginaire de Stephen Chbosky, condensé de suspense, d’horreur teintée d’ésotérisme, jouant avec les rouages pervers de la psychologie et de l’imagination : une lecture palpitante qui vous marquera pour (très) longtemps.
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