Je vous parlais hier, d’un livre comme d’un bijou. Un travail d’orfèvre, une parure de mots, un ouvrage précieux fait de rimes, de douleurs et de beaux. Je vous parlais hier, de révolution. Celle des petites gens, celle qui engendre des nations, celles qui porte, en bannière, l’Union. je vous parlais hier, d’un livre qui a le pouvoir de perler vos joues, de gonfler votre cœur et de bouleverser votre être tout entier. Je vous parle aujourd’hui d’un album qui fait chanter ces mots, qui leur donne vie et les fait danser, pour que ces révolutions bercent votre âme, touche votre cœur et fasse danser vos pieds. Nous étions fin 2021 quand arrivait la Révolution au cœur de Christian Olivier et déjà se dessinait le projet d’un album autour de cet ouvrage. Nous somme début 2023 et il est là, Le ça est le ça, rond, blanc, rouge et noir. Mélodieux, harmonieux, tonitruant et éblouissant.
Le ça est le ça, l’album
On ne présente plus Christian Olivier, chanteur des Tête Raides depuis près de 40ans et Artiste de la vie. Si je ne devais choisir qu’un seul mot pour le décrire, c’est Poésie qui me viens immédiatement à l’esprit. De son amour des mots et des sons, il crée des mélodies pour tous nos sens. Il éveille nos rêves, fait danser nos cauchemars et pleurer nos illusions. Christian Olivier est un poète et un amoureux de la poésie. Concernant les poètes russes, il en parle ainsi « Ce qui m’a ému chez eux, moi qui ne suis pas un spécialiste, c’est le côté viscéral de leur écriture » et comme je suis d’accord avec lui. Prenez n’importe quel recueil, c’est en vos tripes que résonneront les vers slaves qui s’en échappent. Alors le chanteur rencontre André Markowicz, traducteur, spécialiste de littérature russe et lui aussi poète. De cette rencontre naissent moult projets et le dernier né est cet album. Quinze morceaux, quinze poèmes, quinze voyages, quinze émotions…
Il convoque Daniil Harms, Ossip Mandelstam, Blok, Maïakovski, Anna Akhmatova, Sergueï Essenine, Pasternak, Volochine, Ivan Bounine, Vélimir Khlebnikov, Ilia Zdanevitch, Marina Tsvetaïeva et leur père à tous, Alexandre Pouchkine. Certains poèmes sont retraduits par Markowicz, d’autres non, et le tout est produit par la grande Edith Fambuena. Le tout forme un album qui fera pousser une graine de fleur en votre ventre: une fleur faite de pétales rouge sang, celui qui coule toujours aux Révolutions, celui qui boue dans vos veines quand l’injustice, le malheur et la peine sont trop lourds à porter. Le rouge de la colère, le rouge de la fierté. Mais cette fleur est faite de nuance, comme toute les fleurs, alors elle prend aussi la teinte du rouge de l’amour, le rouge de la tendresse, de l’espoir et du rire. Christian Olivier vous offre des mazurkas, du rock, du slam et du dub, des mélodies à la mélancolie bouleversante comme des morceaux hurlant de rage, des berceuses pour vos matins blancs et des hymnes retentissantes dans vos nuits bleues!
De ce beau projet nait également un spectacle parce qu’il ne faut pas oublier que l’auteur interprète est un artiste vivant et un artiste de scène. Alors si vous en avez l’occasion, prenez un billet et laissez-vous charmer par la magie de la Révolution russe
La révolution au cœur, le livre
Dès la préface d’André Markowicz, j’ai pleuré. La subtilité de son propos, les émotions palpables au fil des pages, les contradictions et les déchirements qu’il nous partage sont des nuances salutaires et vous délivrent un message précieux : la poésie et la littérature permettent tout, ouvrent des mondes infinis pour qui ose les recevoir simplement, sans apriori.
Dès le premier poème de Vladimir Maïakovski, j’ai sangloté. De ces sentiments qui enserrent les gorges, lacèrent la poitrine et enflamment les ventres.
Dès le premier chapitre de Christian Olivier, j’ai capitulé. Je n’étais plus une lectrice parcourant les pages, j’étais l’actrice d’une révolution. Par mes yeux, découvrant les verbes choisis, les mélodies littéraires offertes, les sons enchanteurs des rimes et la puissante magie des métaphores, je participais à ce soulèvement littéraire !
La révolution au cœur vous emporte dans la destinée d’un Livre. Un livre qui, quand « il s’écrase dramatiquement sur le sol, provoque l’envolée merveilleuse, l’éruption lumineuse, d’un nuage de poussières aux lettres mystérieuses » et pour peu que vous le jetiez dans les airs, « les pages s’envoleront en nuées, poésie à perpétuité. De ce nuage de splendeur, en brandissant son humble cœur, surgira un homme au pistolet qui tirera à la volée : « *Heureux qui sut, sa coupe pleine, quitter le festin de la vie, et qui n’éprouvera pas l’envie d’achever son roman de peine. »
Un livre qui a le pouvoir de changer votre manière de voir et de sentir le monde, qui « fait monter de la rue l’écho lointain des chants, des musiques, des cris, des clameurs d’une foule venue défendre sur l’asphalte ses droits et ses libertés. » Un livre qui a le pouvoir de «dessiner sur les vitres une typographie inconnue, apparaissant, disparaissant, jusqu’à former un semblant de phrase : une parole naissante, le chant des étoiles, les cris de l’univers qui se déposent sur le verre enneigé. Symboles venant frapper aux carreaux»
Un livre qui peut être « fait, certains jours, de pierre, d’autres de fer et parfois même de carton. Qui colporte humblement ses poèmes, ses proses et ses chansons. Un livre qui aime particulièrement ces moments où les gens d’ici et d’ailleurs ouvrent tendrement leurs cœurs à la musique et aux mots qu’il répand. »
La révolution au cœur vous raconte une Femme qui erre dans les librairies, s’éprend d’ouvrages imprimés et qui désire plus que tout les absorber. «Chaque mot, chaque vers, chaque poème, elle les apprendrait jusqu’à ce que ces signes soient gravés dans sa mémoire, à tout jamais. A une question qu’on lui posait, elle répondait par un extrait du texte qu’elle était en train de mémoriser. Il lui sembla dorénavant que tout ce qu’elle regardait, tout ce qu’elle touchait ou sentait, avait la matière, le corps, le sang de ses poésies. Elle comprit qu’elle n’aurait plus le choix quand elle lu cette phrase qui la glaça : Chaque mot leur a coûté la vie.»
La révolution au cœur vous raconte un Homme qui «a pour habitude, en buvant son premier café du matin, de noter dans un petit carnet tout ce qui lui passait par la tête. Suivant la saison, il s’imprégnait des éléments qui l’entouraient et ouvrait son âme et son corps en toute porosité à ce qui nous fit basculer, ces petits détails à peine perceptibles qui s’immiscent au fond de nos êtres et se propagent dans notre organisme jusqu’à un altérer le mécanisme.»
La révolution au cœur vous raconte les poètes russes, sous le fil conducteur des Douze d’Alexandre Blok : Vladimir Maïakovski, Boris Pasternak, Serguéï Essénine, Anna Akhmatova, Daniil, Harms, Ivan Nounine, Ossip Mandelstam, Maximilian Volochine, Ilia Zdanevitch, Vélimir Khlebnikov, Marina Tsétataîeva et Alexandre Pouchkine.
La révolution au cœur vous ouvre l’univers graphique somptueux des Chats pelés et entrouvre la porte des Têtes Raides.
La révolution au cœur vous parle d’une langue mystérieuse, capable de contaminer la terre entière, « que tout un chacun pourrait utiliser et s’en servir pour communiquer par le monde et la Voie lactée. La parole universelle surgissait. La poésie appelait, rugissait. »
*Alexandre Pouchkine
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