La première aube d’Estelle Faye et Antonin Faure
Dans cet album, paru en mai dernier aux éditions Nathan, Estelle Faye et Antonin Faure nous proposent une réinterprétation du célèbre mythe de la caverne de Platon. Un exercice parfaitement réussi, où les talents se complètent pour délivrer un message universel et porteur d’espoir.
L’histoire racontée se déroule au beau milieu d’un grand océan, sur une petite île où les habitants vivent au-dessous d’un large dôme de pierre. Plongés dans le noir le plus complet, seules les lanternes allumées chaque matin leur apportent un peu de réconfort au cœur de l’obscurité. Mais pour la jeune Luna et son ami Sol, ce n’est pas assez : ensemble, ils rêvent d’étoiles, de ciels immenses et d’horizons sans fin. Alors un soir, c’est sur la pointe des pieds qu’ils se faufilent à l’extérieur du dôme pour comprendre si réellement, le monde de dehors est aussi horrible que ce que l’on raconte.
Dehors, l’océan était calme. Il y avait bien de l’écume, mais elle n’était pas dangereuse, elle caressait tranquillement le sable. Il y avait bien des étoiles dans le ciel, mais elles n’étaient pas effrayantes, elles étincelaient doucement sur le fonds de la nuit.
Luna et Sol s’étaient préparés au pire ; à la peur, au danger et au vide.
Mais ils ne s’attendaient sûrement pas à y trouver tout le reste : à entendre le bruit de la mer et le cri des mouettes qui s’envolent au loin. A observer la course folle du soleil et de la lune tout là-haut dans le ciel. A attendre que les marées montent, puis redescendent et que les tempêtes emportent tout, pour laisser place ensuite au calme et au repos.
– C’est donc ça, la tempête ?
– Ça fait beaucoup de bruit […]
– Est-ce que la tempête va finir un jour ?
– Bien sûr qu’elle va finir. Et nous retrouverons le soleil.
Et si finalement, le monde n’était pas si dangereux ? S’il suffisait de sortir du dôme et des présupposés pour se rendre compte que l’extérieur à beaucoup à offrir ?
C’est en tout cas l’idée que soulève La première aube, album coup de cœur à lire à tous les âges : aux petits, pour son histoire et ses couleurs douces, et aux plus grands, pour les questions qu’il soulève et son message percutant.
Laisser un commentaire