Le 21 juin c’est la fête de la Musique et l’occasion de vous parler de quelques ouvrages sur le sujet !
On commence par une anthologie : Girls Rock de Sophie Rosemont parue cette année chez NiL
Je vous vois venir avec un « Rien de nouveau sous le soleil » ou « Une compilation de plus » eh bien détrompez-vous ! Parce que si, je vous l’accorde, la plupart des histoires des femmes du Rock ont déjà été contées, Sophie Rosemont, enseignante et journaliste (Rolling Stone, les Inrocks, France Culture, Vanity Fair et bien d’autres) nous offre une autre approche de ses destins féminins. Elle replace les femmes au cœur de l’Histoire Rock en près de cent cinquante portraits féminins et pour certaines, pour la première fois en tant qu’artistes à part entière.
De par sa narration en chapitre, il se lit comme un roman. Et quels chapitres !
Je vous donne l’eau à la bouche ?
« She’s the boss » Le capitaine est une femme rend hommage a toutes celles qui, entourées souvent d’hommes mènent leur groupe au sommet. Énergiques, solaires, talentueuses, ces femmes sont devenues des incontournables. Qu’elles se mettent en avant ou se fondent complètement au groupe, sans elle la formation n’est plus la même.
« Besoin de personne » Leçon d’émancipation souligne que certaines femmes ont décidé de mener carrière solo après avoir brillé en groupe. De ces collaborations, certaines ont découvert leurs talents, d’autres les ont fait exploser. Parcours solo pour le meilleur et parfois le pire.
« Girls ! Girls ! Girls » Bandes de filles raconte les Girls Band. Riot grrrl ou pas, féministes engagées ou pas, ces filles font de la musique parce qu’elles aiment ça et qu’elles le font sacrément bien !
« She got the Rhythm » Esthétique de l’instrumentiste met en lumière les musiciennes, les joueuses de l’ombre qu’on a tendance à oublier alors que leurs interventions portent un album aux nues ou rendent culte un morceau pour l’éternité.
« Under the influence » Muses mais pas trop remet à sa place bon nombre de clichés. On répète sans cesse que c’est un homme qui les a découvert et d’oublier que ce qu’il a mis en lumière c’est le talent et qu’il lui appartient, à elle. Les femmes brillent dans le rock, qu’importe qui tient le projecteur.
« She’s a femme fatale » Briseuses de cœurs rappelle que c’est souvent la beauté qu’on retient d’une artiste. Voici le destin de femmes talentueuses et belles, et qui ont su se servir de tous leurs atouts.
« Low profile » En toute discrétion est une suite parfaite pour conter les discrètes. Celles qu’on connaît tous mais qui ont fait leur bonhomme de chemin sans spectacle, sans paillette mais de manière redoutable.
« People have the power » S’engager à tout prix raconte que le Rock a toujours été engagé et que les femmes du Rock également. De celles qui ont lutté, ont frappé du poing de par leurs musiques ou leurs voix.
« Mr Lady » Le sexe est un sport de combat rappelle que les femmes ont toujours et doivent encore défendre leur liberté sexuelle. La féminité, le sexe, le genre et la liberté sont abordés au travers de grandes figures.
« Back to Black » De l’excès au tragique clôt cet ouvrage par le drame mais surtout par la fougue, la passion, la fièvre qui habitait ses artistes de talent.
Il est clair que les femmes n’ont rien à prouver en matière de Rock mais cette bible permet de s’identifier pleinement à toutes ces actrices majeures du mouvement !
Puisqu’on parle de rock, je vous présente mon dernier coup de cœur : A jeter sans ouvrir de Viv Albertine paru en avril chez Buchet-Chastel.
Je vais avouer tout de suite que je suis une grande fan de The Slits. Vous connaissez bien évidemment The Slits ? Mais oui, les Sex Pistols au féminin avec leur célèbre morceau Typical Girl. Allez, je vois briller une étincelle dans vos yeux, on peut donc continuer.
Je retrouvais Viv Albertine en 2017 quand sortait son autobiographie « De fringues, de musique et de mecs » et son bouquin elle le commence comme ça : « Pour écrire son autobiographie, il faut être un sacré connard, ou alors c’est qu’on est fauché. Moi, c’est un peu des deux. » Elle précise que c’est sa version de la vie, la sienne, tant pis si d’autres sont en désaccord. Cette autobiographie est un outil parfait pour découvrir l’histoire mythique de ce groupe Punk féminin et du mouvement. Elle raconte l’entourage, les stars, les combats, la musique, les rencontres et les chagrins également. Elle dresse un merveilleux récit de cette période musicale que je vous invite à (re) découvrir. Mais « De fringues, de musique et de mecs » n’est pas que ça, c’est également l’histoire de Viv, de l’enfant à la femme et ce récit-là est très touchant. Elle est honnête, sa plume est délicate même si la femme peut être crue et intransigeante.
J’ai donc adoré ce bouquin pour la rétrospective et pour la plume de l’autrice. Quand je reçois son nouvel ouvrage « A jeter sans ouvrir » je n’hésite pas une seconde.
Puisqu’elle a tout raconté dans le premier opus qu’a-t-elle donc de plus à me livrer ? Eh bien elle a passé cinquante ans et la femme qu’on quittait dans le premier livre a des rêves qu’elle a réalisé et d’autres qu’elle a brisés. Elle a une sagesse de l’âge à partager, la sienne, et une colère, à vif depuis toutes ces années. Surtout, elle a une plume toujours aussi belle : acide, précise, terriblement punk. On retrouve l’honnêteté de Viv à chaque page. Elle vit à fleur de peau depuis tout ce temps et elle se livre dans cet ouvrage d’une façon bien plus intime que dans le premier.
Certes, vous n’apprendrez rien de croustillant ou de nouveau, pas d’aveux ou d’anecdotes mais vous accompagnez Viv sur le chemin de sa vie et les mots qu’elle nous offre sont de vrais joyaux.
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