Sale temps pour les élites…
Il est arrivé jeudi, dans un petit carton avec mon nom dessus. Paquet cadeau avant l’heure, sans ruban ni paillette mais avec la promesse d’une lecture au paroxysme de l’outrage, du trash, du déjanté et de la gaudriole! Le dixième tome de la saga du Bourbon Kid! Et dans ce dixième tome; aucun essoufflement, pas de lassitude, aucune facilité scénaristique; que du bon! Les Dead Hunters sont de retour et ça défouraille grave!
Si aujourd’hui, chaque sortie du Bourbon Kid est accueillie par des milliers de fans à travers le monde (toute la saga s’est vendue à près d’un million d’exemplaires), les débuts n’éetaient pas bien glorieux! 2006, le premier bouquin est écrit; sorte de trash movie littéraire, ambiances de western, de gore, de littérature fantastique ou vampirique, le tout teinté d’une indiscutable couleur de Thriller. Ce mélange des genres, et l’humour particulièrement provocateur du recueil, font fuir les éditeurs. Personne ne veut publier Le livre sans nom. L’auteur ne se démonte pas, il a voulu ce livre, tel quel. Il a voulu écrire quelque chose qu’on n’écrit pas, quelque chose qu’il ne trouvait pas dans les bouquins qu’il avait lu, alors il propose le manuscrit à Internet. Et Internet est magique pour ce genre de projet : en quelques clics, on peut y trouver un public de niche ou intéresser des gens à un sujet qu’ils n’auraient pas été chercher par eux même. Les internautes achètent les chapitres et le bouche à oreilles fonctionne à merveille. Le Buzz est fait !
Ce sont les éditions anglaises Michael O’Mara Books qui rattrapent le coup et signent un contrat pour publier le livre sans nom. En France c’est Sonatine qui a le nez creux.
Dans Le Livre sans nom on rencontre pour la première fois Le Bourbon Kid à Santa Mondega, une ville d’Amérique du Sud oubliée du reste du monde, où sommeillent de terribles secrets et où toute la violence et la décadence du monde semblent s’être concentrées.
Il y a un livre à Santa Mondega, un livre qui attirent un tueur en série qui n’aura aucune pitié pour tous lecteurs de cet ouvrage. La seule victime encore vivante, c’est Jessica, la sublissime Jessica, qui, après cinq ans de coma, se réveille, amnésique…
Deux flics très spéciaux, un tueur à gages sosie d’Elvis Presley, des barons du crime, des moines en mode Shaolin, une pierre précieuse à la valeur inestimable, des massacres, un patron de bar couard et vicieux : voilà les principaux ingrédients pour un thriller rock’n’roll et jubilatoire !
Et voilà pourquoi je suis tombée amoureuse de l’univers de Bourbon Kid !
Parce que j’ai dévoré ses pages d’une traite !
Parce que j’ai ri tellement de fois et tellement honteusement !
Parce que oui, je n’avais jamais lu un polar aussi inclassable!
C’est truffé de références à la Pop culture, aux cinéma, à la musique et à notre inconscient collectif. C’est grotesque et fin à la fois, gore et parfois romantique, burlesque et pourtant parfaitement cohérent. C’est jubilatoire et qu’est-ce que ça fait du bien de lire ainsi!
Près de 20 ans après la parution du premier opus, les Dead Hunters sont de retour avec un titre, disons… d’actualité? Ou du moins régulièrement en tendance Twitter (non je ne dirai pas X).
Les tueurs les plus impitoyables que la Terre ait portés vont être récompensés pour leurs services déloyaux par le président des Etats-Unis en personne. Sanchez, le barman homicide de Santa Mondega et Flake, son irrésistible serveuse, sont chargés d’aller recevoir les décorations. Hélas pour eux, le président se fait assassiné alors qu’ils attendent juste à côté! Suspectés et immédiatement recherchés, c’est la fuite en avant alors que dans le monde des puissants, c’est carton plein! Des dizaines de riches, chefs d’Etats, sénateurs, ambassadeurs et milliardaires, sont assassinés en quelques jours. L’escalade de la violence ne fait que commencer…
Alors que les Russes décident d’attaquer militairement les USA (CQFD) un milliardaire craignant pour sa vie (on le comprend) engage alors Rodeo Rex et le Bourbon Kid pour veiller sur les siens. En parallèle de cette hécatombe chez les nantis, une bande de vampires déguisés en artistes de cirque et en possession d’un manteau d’invisibilité (WTF!?) kidnappent des enfants! Un épisode plus survolté que jamais de la saga du Bourbon Kid et une promesse; c’est que quand la mort présente l’addition, elle ne fait pas crédit.
L’avantage de cet opus, c’est qu’il peut être lu sans avoir connu les tomes précédents. Pour les fans de la première heure, Kill the Rich! est un régal de retrouvailles avec la troupe de tueurs durs à cuire quasi invulnérables. Si on retrouve tous les protagonistes de la saga, c’est une toute nouvelle aventure sans liens étroits avec les autres. Du coup, pas de gâchis et vous pouvez ensuite rattraper votre retard en commençant pas Le livre sans nom.
Les puristes vous dirons qu’il faut lire tous les tomes dans l’ordre. Je ne suis pas une puriste et je pense sincèrement qu’on peut les prendre comme on veut. Les personnages récurrents évoluent au fil des tomes, c’est vrai, mais chaque intrigue est développée et achevée dans son propre ouvrage.
PsychoKiller est aussi un ouvrage qu’on peut prendre en aparté de la saga principale. Une aventure extra conjugale : pas de Bourbon Kid dans ce bouquin. Départ pour la bourgade de B Movie Hell pour rencontrer un tueur au masque en forme de crâne, surmonté d’une crête iroquoise rouge qui a la fâcheuse tendance d’éliminer les habitants. Milena Fonseca et Jack Munson surnommé le Fantôme, spécialistes des opérations clandestines sont en charge d’enquêter sur ces crimes terrifiants. La paranoïa des habitants mais également les secrets qu’ils souhaitent garder, promettent un bras de fer captivant entre les autorités local et les pontes du FBI. PsychoKiller (mékèskecé? Fafafafafa) Véritable ode au cinéma, ce Thriller jubilatoire remet ses lettres de noblesses aux séries B (voir Z) et autres Trash Movies ! Un régal ! Rien que pour rencontrer les filles du Minou Joyeux cette lecture en vaut la peine !
Pret pour l’aventure la plus grand-guignolesque, dépravée, véritable déclaration d’amour à la pop culture, la musique et la violence? Je vous livre mes petits conseils de lecture pour ne pas vous perdre a Santa Mondega ni vous gâcher les intrigues!
Une première quadrilogie qui comporte Le livre sans nom, L’œil de la lune, Le cimetière du Diable et Livre de la Mort. Pour rencontrer le Kid, pour découvrir son terrible passé, pour trémousser votre petit corps au festival Back from the dead et pour pleurer sa mort… Ho ça va, je divulgâche sans vraiment divulgâcher puisque c’est écrit noir sur blanc sur la quatrième de couverture et que vous n’avez qu’à faire confiance à la saga pour justement n’avoir confiance en rien de ce qui vous est annoncé!
Petite incartade avec PsychoKiller mais retour du Kid en lisant droit derrière Le Pape, le Kid et l’Iroquois. Parce que le punk à crête va rencontrer le Bourbon Kid. Sur le ring: D’un côté, le Bourbon Kid, tenant du titre du tueur en série le plus impitoyable. De l’autre, avec plus d’une centaine de victimes à son actif, l’Iroquois, challenger et sérieux prétendant au titre. Le combat s’annonce terrible.
Autour du ring : une organisation gouvernementale top secrète, une nonne, un sosie d’Elvis, quelques Hells Angels et une cible de choix : le pape, en voyage secret aux États-Unis.
En musique d’ambiance : le BO de Grease ! C’est irrévérencieux, glauque et complètement barré mais soyons honnête : c’est jouissif !
Je déconseille de commencer cette saga par le septième tome Le Bourbon Kid puisqu’ il va être compliqué de s’y retrouver sans avoir connu les autres aventures de nos psychopathes déjantés. Cet opus est une dinguerie de ce tome! La lecture ne vous laisse aucun répit, tout part en vrille, tout est violent, maîtrisé, parfaitement exécuté et totalement assumé ! Une vraie tuerie, dans tout les sens du terme ! C’est pour moi, le chef d’œuvre de la saga Bourbon Kid et j’étais persuadé qu’il en signait la fin !
Que le diable l’emporte suit la saga mais peut être une porte d’entrée dans l’univers barjot du Kid. A un moment de sa vie, il va bien falloir qu’il paye ses dettes, notre psychopathe. Trop facile de s’imaginer prendre une retraite paisible alors qu’on a décimé tant d’âmes, maléfiques peut-être mais la balance divine s’en moque de ce détail… (quoi que…) Et ce ne sont pas des des nonnes psychotiques qui vont l’épargner…
Le 9ème tome, Santa Mondega est aussi une aventure à part entière mais il serait dommage de retourner dans la ville originelle, inscrite au patrimoine mondiale de la violence et de la décadence sans avoir lu les premiers opus. D’autant plus que Sanchez, le patron du Tapioca, vient d’être nommé maire de la ville. Et que le Diable en personne met à prix la tête du Kid…
Vous l’aurez compris, l’univers des Dead Hunters est un ensemble à embrasser tout entier puisque tout se rejoins, s’entrecoupe et s’harmonise. C’est une saga d’une noirceur totale aux personnages pourtant ultra attachants!
L’auteur, toujours anonyme à ce jour, à créer un monde fou et s’en amuse à chaque nouvel ouvrage. Fort de son succès, mondiale à présent, il s’amuse également de son identité. Vous imaginez bien que le monde n’aime pas les secrets et cherche à savoir qui il est! De nombreuses théories ont vu le jour; ma préférée est celle qui proposait que le Prince Charles soit l’auteur de ces aventures. Robert Rodriguez, David Bowie et Quentin Tarantino sont aussi présumés coupables. Bowie étant éliminé, Charles ayant depuis peu bien d’autres occupations, je vous laisse faire vos hypothèses… Je vous glisse quand même la 4ème de couverture de Kill The Rich! pour (im)probable indice:
Quentin Tarantino est né le 27 mars 1963 dans le Tennessee.
Mais nul ne sait où et quand le créateur du Bourbon Kid aurait vu le jour.
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