John Waters
M. Je-Sais-Tout. Conseils impurs d’un vieux dégueulasse
Si vous avez vu John Waters une fois, une seule, vous n’avez pas pu l’oublier. Dandy filiforme à la moustache tracée à l’eye-liner, au sourire communicatif et au regard pétillant, il n’a pas volé son statut d’icône, tant Gay qu’Underground.
Si vous avez vu un film de John Waters, un seul, vous n’avez pas pu l’oublier. Cinéaste de la contre-culture, il mérite amplement son titre de Pape du Trash !
Du plus sage Cry Baby à l’irrévérencieux Pink Flamingos en passant par l’hilarant Serial Mother ou l’effroyable Female Trouble sans oublier le déjanté HairSpray, la filmographie de John Waters est un régal ravageur qui fustige l’hypocrisie et sublime la laideur de nos quotidiens !
John Waters revient sur scène, du haut de ses 74 ans, pour continuer de combattre ses ennemis : le conformisme, le bon goût, les racistes et homophobes de tous bords dans sa toute première autobiographie
M Je-Sais-Tout. Conseils impurs d’un vieux dégueulasse
Il est un maître de la comédie, et pour faire une bonne comédie il faut beaucoup de sérieux. Son sens de la formule percutant, sa liberté de ton et sa maîtrise de l’humour noir font de cette pépite insolente une véritable encyclopédie d’incorrection.
Des chapitres aux titres succulents, Retour à la case niveau – Accidentellement commercial – La maison brutalise mes rêves son bouquin est bourré d’anecdotes sur les coulisses de ses films, de conseils pour vaincre la mort ou emmerder ses voisins, mais c’est surtout une somme de références culturelles incalculables. Véritable remède à la morosité de notre époque, son livre fera hurler de rire le vieux con qui grandit lentement en vous et, du coup, saura certainement vous sauver d’un engluement politiquement correcte qui menaçait votre existence. Car pour John Waters l’humour provocateur est le seul moyen de changer l’opinion.
Si l’auteur admet sans peine être parfois dépassé ou déconcerté par les changements sociétaux, il reste fondamentalement drôle et bienveillant. C’est certainement son immense culture qui fait de lui quelqu’un de toujours respectueux. John Waters est un éternel enfant, qui s’amuse de tout et qui aime sincèrement ce dont il se moque le plus.
On ne peut dissocier John Waters de la fabulistique Divine, Drag Queen emblématique de sa filmographie, et le réalisateur en parlait ainsi : « Il y a le bon mauvais goût et le mauvais mauvais goût. Le bon mauvais goût est vomitif avec créativité. Divine c’est clairement du bon mauvais goût » Et bien je trouve que cette définition sied très bien à son auteur. S’il vous fallait une preuve supplémentairement, lisez le chapitre sur son rêve d’ouvrir un faux restaurant branché immonde qu’il appellerait Cartilage. C’est à hurler de rire !
Lui même étonné de son succès et de la reconnaissance professionnelle de son style si trash, il l’explique ainsi « pour combattre une angoisse il faut savoir en rire, en ce sens mes films sont très sains ».
Je ne peux que vous pousser à lire John Waters ou à (re)voir toute sa filmographie et je laisse le mot de la fin au New-York Times qui rédige une longue et inénarrable éloge du Pape du Trash :
« Le fait que John Waters est un trésor national ne fait aucun doute. C’est tout. Merci et bonne soirée »
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