Bien loin des canons de la littérature commerciale dont nous finissons par être habitués annuellement, il existe un petit groupe d’auteurs -irréductibles Gaulois, s’il en est -qui décident de faire passer la qualité de leur art avant la quantité rassurante pour le lecteur, effrayé à l’idée de ne pas avoir le dernier (insérer auteur connu) pour son voyage en Crète.
Parmi ces Che Guevara des lettres modernes, on retrouve Jeffrey Eugenides.
né le 8 mars 1960 à Détroit dans le Michigan, l’homme n’est pas ce que l’on pourrait appeler un productif.
Un roman tous les dix ans en moyenne, mais une régularité dans la qualité et l’engouement des critiques qu’ils ont engendrés.
Virgin Suicides:
Des adolescents amoureux s’efforcent de percer le mystère des filles Lisbon, toutes suicidées le temps d’un été. Du haut d’une cabane nichée dans les arbres, ils passent leur temps à scruter les fenêtres de leur maison.
Premier roman de Eugenides, grand succès public et critique et directement adapté par Sofia Coppola pour son premier long métrage, le livre se tâte quelque peu, mais est déjà brillant de forme et de narration.
Middlesex:
Qu’est-ce qui définit le plus le sexe d’un enfant, les hormones ou l’éducation ? Calliope Helen Stephanide est une jeune fille de 15 ans. Cal, un homme de 40 ans. Leur point commun ? Ils ne font qu’un ! Middlesex raconte l’histoire d’un hermaphrodite et plus largement l’histoire d’une famille immigrée au Etats-Unis.
Second roman de Jeffrey Eugenides, pavé littéraire, novateur dans sa forme et son fond, Middlesex est le roman de la consécration pour l’auteur. Récompensé du prix Pulitzer en 2003.
Le roman du mariage:
Madeleine Hanna est l’intellectuelle par excellence, la jeune femme douée qui fait une thèse sur «Jane Austen, George Eliot et la question du mariage dans le roman anglais». Comme dans ces fictions qu’elle dissèque, elle se retrouve au cœur d’un dilemme.
Une femme, deux hommes : quelles possibilités ? Charismatique, séduisant, Leonard Bankhead n’en est pas moins dévoré par des accès maniaco-dépressifs. Mitchell Grammaticus, lui, est un étudiant presque trop sérieux, un ami fidèle.
Bien sûr, Madeleine tombe sous le charme de Leonard. Bien sûr, Mitchell tombe sous le charme de Madeleine.
Partant du classique triangle amoureux, Jeffrey Eugenides nous emmène à travers le monde dans une épopée sur l’amour, la littérature, la maladie et le questionnement. Une nouvelle fois acclamé, le livre a reçu le prestigieux prix Fitzgerald en 2013
Membre de cette troupe de nouvelle intelligentsia américaine généralement diffusée chez nous par les éditions de l’olivier, dans laquelle on retrouve Jonathan Franzen, Jay McInerney ou encore Jonathan Safran Foer, Jeffrey Eugenides a quelque chose à apporter au monde des lettres modernes, il faut simplement lui en laisser le temps.
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