Classique ou perle rare, trois auteurs nous font découvrir le Japon
Prestigieuse et féministe
Les dames de Kimoto de Sawako Ariyoshi
Trois femmes, trois générations.
A l’aube du XXe siècle, Hana quitte sa famille pour se marier. Destin classique pour les femmes de son rang, elle laisse derrière elle sa grand-mère Toyono. Avec douceur et discrétion, elle s’occupera de son mari, faisant passer les désirs de cet homme influent avant les siens. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, on suivra sa fille et sa petite-fille, l’évolution lente des mœurs et l’industrialisation du pays.
« Serrée dans les bras de Keisaku, le corps figé, elle ne pensa même pas à l’estampe d’Utamaro où l’on voyait des personnages dans des postures bizarres, que sa grand-mère avait glissée dans son porte-mouchoirs en précisant qu’il s’agissait d’un talisman. Pour résister à la douleur, elle pressa sa nuque sur son oreiller de bois, prenant bien soin de ne pas déranger l’ordonnance de sa coiffure. Même en pareille circonstance, son éducation lui imposait de préserver les apparences. »
Les femmes sont à l’honneur dans la littérature de Sawako Ariyoshi. Derrière la tradition et les convenances se cachent des personnalités fortes. Pour préserver leurs familles, assouvir leurs passions, les femmes de Kimoto se battent au quotidien pour exister et faire entendre leur voix. Entre la douceur de la plume de l’autrice, la vie passionnante et enrichissante de ces trois femmes, on découvre la culture et les coutumes japonaises mais aussi les liens qui se nouent dans les familles les plus importantes du pays.
Azami – Aki Shimazaki
Les trentenaires de Nagoya
Aki Shimazaki est née au Japon. A 27 ans, elle s’installe au Canada. Traduits dans de nombreuses langues, ses romans au parfum d’orient sont écrits en français, évitant ainsi au lecteur francophone les éventuels écueils de la traduction. Fonctionnant par cycle, elle se fait connaître par sa série Le poids des secrets. Premier roman d’un nouveau cycle, Azami n’échappe pas à la poésie qui caractérise les œuvres de Shimazaki.
A Nagoya, au Japon, trois anciens camarades sont sur le point de se retrouver. Mitsuo, jeune père de famille souffre de l’éloignement de sa femme depuis la naissance de leur fils. Une vie sexuelle banale et fade, sans piment ni passion. Gorô, qui a repris l’entreprise familiale, jouit d’une vie fortunée et heureuse, du moins en apparence. Et la belle Mitsuko, l’amour de jeunesse de Mitsuo, devenue entraîneuse dans un bar.
Une histoire courte et pleine de sentiment, une mélancolie qui traîne derrière les gestes du quotidiens, c’est le point fort de l’autrice japonaise. Et malgré la simplicité de l’histoire, on se laisse surprendre par une tension, un suspense. Un jeu auquel on se laisse prendre avec les cinq romans du cycle
L’ombre du charbon
1.Azami
2.Hôzuki
3.Suisen
4.Fuki-no-tô
5.Maïmaï
Les cendres de ma cigarette tombent. Des larmes me montent aux yeux. J’entends la berceuse de ma grand-mère. « … Je m’appelle Azami. Je suis la fleur qui berce la nuit. Pleure, pleure dans mes bras. L’aube est loin encore. »
Les Yakuzas vus par Yûko Yuzuki
Le loup d’Hiroshima
Au Japon, à fin des années 80, Okami réussit avec brio sa carrière dans la police. Meilleur enquêteur du pays, il fait face à une nouvelle affaire qui implique des Yakuzas. Passé glorieux pour ce vieux loup solitaire, mais méthodes peu recommandables. Constamment inquiété par sa hiérarchie, il devra cette fois ci faire équipe avec un tout jeune lieutenant : Hioka. Toute la brigade a une seule mission : faire tomber les têtes des plus grands Yakuzas. Et Okami semble entretenir des liens plus que cordiaux avec les membres du célèbre groupe de crime organisé.
Au cœur de cette guerre des gangs, les deux policiers vont enquêter à leur manière. Pièges tordus, tortures, violence et corruption. Flirtant avec l’illégalité, la frontière s’affine de plus en plus entre la mafia et les forces de l’ordre …
Un roman policier rondement mené par Yûko Yuzuki, grande fan d’Agatha Christie, qui a été adapté au cinéma en 2018 au Japon. Malgré sa réputation dans son pays d’origine et son talent indéniable, Le loup d’Hiroshima est le premier roman de l’autrice traduit en français.
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