La collection de poches Totem de chez Gallmeister permet, derrière de superbes couvertures, de redécouvrir en petits formats les fameux romans noirs de la collection neo-noir que l’on aurait ratés les années précédentes.
Comme ce Deep Winter de Samuel Gailey :
Dans la petite ville de Wyalusing, Pennsylvanie, tout le monde connaît Danny, cet immense quarantenaire simplet depuis un accident qui a coûté la vie à ses parents. Il est l’idiot du village, le grand gamin sympathique dont on se moque volontiers, mais que l’on craint tout de même car il est massif et sûrement imprévisible.
Danny, de son côté, ne comprend pas la peur et la haine qu’il fait ressortir chez les autres,
mais s’en convient très bien, car il lui reste l’amitié de Mindy, sa seule amie, née le même jour que lui.
Seulement, ce matin-là, en allant chez elle dans son mobil-home pour lui amener un cadeau, Danny tombe sur son cadavre.
Pris de panique, il tombe au même moment sur le shérif adjoint de la ville qui l’accuse aussitôt. Ce dernier, véritable psychopathe pourri jusqu’à la moelle se fera un plaisir d’en faire le coupable idéal…
Construit comme un roman choral, le récit alterne les points de vue et surtout les styles d’écriture en fonction du caractère des protagonistes, ce qui est autant plaisant à lire que rare dans le domaine.
L’histoire monte crescendo d’un rythme assez lent et classique pour continuer en véritable battue dans les neiges sordides des grandes étendues américaine et finir, évidemment, en un glaçant bain de sang.
Il semblerait que seul la maison Gallmeister soit capable de nous apporter autant de nouveaux auteurs, toujours américain pour le coup, chaque année. Leurs livres sont truffés de pépites qui serait passées à la trappe sans eux.
Leurs couvertures, dans un style unique, et dont le designer a d’ailleurs été primé pour son travail récemment, nous immiscent immédiatement dans l’univers et complètent très bien une bibliothèque trop souvent fournie de couvertures beiges ou blanches sans âme.
Extrait : Il connaissait tant d’hommes qui voulaient davantage, dans la vie. Qui voulaient plus d’argent, une maison plus grande, une femme plus jeune, un boulot qui n’en était pas vraiment un. Plus d’engins garés dans leur allée. Ces hommes-là s’en rendaient fous. A faire les cent pas, à marmonner, à détester tout ce qu’ils n’étaient pas.
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