La Bayardine de Saillon
Du 4 au 8 septembre 2019, la fête comme au Moyen Age
Tous les quatre ans, début septembre, l’historique et pittoresque bourg de Saillon, en Valais, s’anime aux spectacles des Fêtes Médiévales qui rassemblent plus de 500 artistes venus de toute l’Europe.
Depuis 1983 les membres de la Bayardine inventent des événements magiques, hors du temps et invitent le public à plonger dans un univers médiévale.
Musiciens, danseurs, chanteurs, acteurs, nobles, archers, fauconniers, enlumineurs, jongleurs et cracheurs de feu, tous les habitants de cette jolie bourgade ainsi que les commerçants revêtent des costumes d’époques pour magnifier les remparts saillonnains. Cette année, ils nous convient sous les couleurs du Graal.
Le programme complet se trouve ici et vous pouvez commander vos billets en ligne ici
L’occasion idéale de vous présenter quelques ouvrages sur cette quête légendaire qui me passionne depuis toute petite.
J’entrais dans cet univers par la porte du Roi Arthur de Michael Morpurgo, auteur de romans jeunesses, conteur hors-paire, aux récits d’aventures fantastiques. Fascinée par ces chevaliers, je tombais amoureuse de la Bretagne et de ses légendes. Il y a de la Magie là-bas, de la vraie Magie, celle de la terre et des anciens peuples, celle qui fait partie de nous depuis la nuit des temps.
Je voulais en savoir plus, comprendre, m’immerger complètement dans ce monde fabuleux. Alors j’ai emprunté les livres de Chrétien de Troyes qui m’attendaient sagement dans la bibliothèque parentale. Mais j’étais trop jeune pour être touchée par son écriture. J’y revenais quelques années plus tard et dévorais toute son œuvre avec passion.
Ma libraire de maman me dénichait le roman idéal pour continuer ma quête arthurienne : Les dames du Lac de Marion Zimmer-Bradley.
Publié tout d’abord en deux tomes, Les Dames du lac et les Brumes d’Avalon, les éditons Pygmalion sortent un intégral en 2016.
C’est l’histoire du Roi Arthur, de la Table Ronde et des Celtes. L’écriture envoûtante de Marion Zimmer-Bradley est parfaite pour conter cette légende. Elle vous emporte loin, très loin dans l’Histoire de l’ancien Peuple, dans les rites et croyances des Prêtresses au croissant de Lune et vous enveloppe de brumes, celles de l’île d’Avalon. On découvre la Cornouaille, Tintagelle, Camelot et la beauté sauvage des lieux vous séduit instantanément.
On fait connaissance avec Arthur, enfant sur qui on projette de grands dessins. Celui d’être le futur roi, mais surtout le Roi qui unifiera les peuples. Parce que la religion chrétienne grignote lentement le pays et dans sa faim, efface petit à petit les traditions magiques et séculaires. On apprend comment les Chrétiens se sont approprié les anciennes fêtes et divinités païennes, stratagème habile pour soumettre un peuple sans risque de révolte, On comprend l’origine de beaucoup de nos rituels et le parfum de paganisme qu’ils revêtent encore aujourd’hui a quelques chose d’enivrant. On suit la lente érosion des croyances gaéliques sous le symbole des Brumes qui éloignent l’île d’Avalon pour faire place à celle des moines de Glastonbury. Et votre cœur se serre, votre estomac se noue, parce que tout cela semble injuste. L’on saisit toute la richesse que nous perdons en oubliant la Grande Déesse.
Les Dames du Lac, c’est la légende arthurienne racontée du point de vue des Celtes et surtout l’Histoire contée par des femmes. Je crois n’avoir jamais lu d’autre livre avec tant de symboles féminins rassemblés dans une même histoire. Toute les petites filles, toutes les femmes, devraient pouvoir rencontrer ces héroïnes. Pour s’identifier, pour embrasser la complexité féminine, pour accepter ou rejeter ses différentes facettes et pour, finalement, être fière d’être Femme.
Viviane, Grande Prêtresse imperturbable qu’on admire et déteste tout autant. Morgause, jalouse haïssable à qui l’on s’attache malgré tout. Igerne, femme forte, indépendante et complexe. Guenièvre, péronnelle naïve que j’ai eu envie de gifler à chaque page. Nimue dont l’isolement pieux vous touche profondément. Elaine, fascinante Elaine dont on ne sait plus si elle manipule ou est manipulée. Et puis Morgane… Morgane, la demi-soeur d’Arthur, Morgane la Fée, Morgane la tentatrice, la fille fragile, la Prêtresse, la Lune, la mère, l’amante, la traîtresse, l’amie. Morgane qu’on admire, qu’on maudit, qu’on aime sans condition…
Si les femmes sont à l’honneur dans ce roman c’est parce que La Déesse Mère est le culte en vigueur chez l’ancien peuple. Parce qu’elle est Gaïa, la Terre, la Lune, la fertilité. Mais l’ancien peuple croit également en l’équilibre de toute chose et les figures masculines ne sont pas en reste.
Les hommes sont tout autant malmenés que mis en avant dans l’Histoire. Tiraillés par leur destin ou leurs sentiments, ils luttent, bravent, s’imposent ou faiblissent tout autant que ces dames. L’on découvre un Arthur émouvant, humain, loin du symbolique Roi imperturbable qu’on a pour habitude de nous vendre. Si Arthur assume parfaitement sa destinée, ce n’est pas sans sacrifice, doute et souffrance. On suit Gauvain, Mordred, Gorlois et Merlin… Oubliez toutes les représentations de ce vieux barbu sage dont on nous gave. Merlin est bien plus que cela, il est Patriarche, il est le Secret, il est le Savoir, tantôt solaire, tantôt obscure, Divin et profondément Humain…
Lire les Dames du Lac c’est ouvrir la porte à toute une culture, à un monde aussi vieux que le Monde et à une richesse inégalable.
Vous l’aurez compris, ma rencontre avec les Dames du Lac m’a bouleversée. Je voulais tout comprendre, tout connaître, et des Chevaliers de la Table ronde et des druides. C’est là que je suis revenu aux romans de Chrétien de Troyes pour ensuite découvrir le Cycle du Graal de Jean Markale.
Initialement parus en huit romans, ils sont réédités en deux intégrales : Le Cycle du Graal tome 1 et tome 2 qui comprennent : La Naissance du roi Arthur – Les Chevaliers de la Table Ronde – Lancelot du lac – La Fée Morgane pour le premier et Gauvain et les chemins d’Avalon – Perceval le Gallois – Galaad et le Roi Pêcheur – La Mort du roi Arthur pour le second.
Breton d’origine, Markall est bercé par les légendes. Professeur de lettres, il se spécialise en littérature médiévale et celtique. Il quitte l’enseignement pour se consacrer entièrement à l’étude du cycle arthurien. Ses premiers ouvrages étaient principalement destinés à un public d’érudits. Il a par la suite vulgarisé son approche afin de permettre à d’autres personnes de se familiariser avec son sujet. Curieux de la place qui est réservée aux femmes dans la culture celte est dans le cycle du Graal, il publiera un ouvrage primordiale sur le sujet : La Femme celte Mythe et sociologie
L’intérêt des romans du Graal de Markale est que l’auteur a recherché des preuves historiques de ces contes.
Il a confronté l’imaginaire de Chrétien de Troyes à l’Histoire pour nous revenir avec des romans passionnants. Nul ne peut affirmer que la légende arthurienne est vraie mais dans ses ouvrages on semble toucher du doigt la réalité.
Je n’ai jamais cessé de satisfaire ma curiosité depuis. De romans en essais, de bande-dessinées en films, j’ai dévoré tant et tant d’œuvres. Parce que je ne suis pas seule a être fascinée, que ce soit Excalibur, les druides, les chevaliers ou la magie ancienne, bon nombre d’auteurs cherchent, se référent et adressent des hommages à cet univers passionnant !
Je vous souhaite un voyage extraordinaire dans cette culture foisonnante et si l’on devait se croiser dans une taverne de Saillon, trinquons ensemble à l’hydromel et aux traditions païennes !
N’hésitez pas non plus à nous rendre visite à la Fnac de Conthey pour piocher dans la sélection spéciale médiévale que nous vous avons concoctée pour l’occasion.
De jeux de tavernes en ouvrages sur les remèdes anciens, des recettes de cuisine moyenâgeuses en passant par des livres sur les costumes et les armoiries, ou encore des romans et bande-dessinées, petits et grand devraient trouver leur bonheur !
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