Lorsqu’on parle d’œuvre culte, on fait référence à un roman ou un film qui a transcendé son époque, le temps, les critiques et qui perdure encore dans les générations futures.
On trouvera des livres qui ont représenté une époque ou un état d’esprit, comme La Route de Kerouac ou Le bruit et la fureur de Faulkner.
Parmi ces œuvres, certaines, plus controversées, ont tiré à boulets rouges sur ces fameuses époques et états d’esprit et ont acquis leur statut plus tard, par leur capacité à représenter une vérité toujours actuelle.
C’est le cas par exemple de Fight Club de Chuck Palahniuk.
L’histoire nous fait suivre un narrateur anonyme travaillant pour une grande firme de recouvrement d’assurance et souffrant de troubles du sommeil. Parfait représentant de cette génération qu’il décrit lui-même comme naviguant sur galaxie Microsoft et habitant la planète Starbucks, on comprend qu’il entre gentiment dans une légère dépression.
Il intègre plusieurs groupes de soutien aux personnes atteintes de maladies incurables et retrouve en partie le sommeil.
Sa vie semble avoir retrouvé un certain sens lorsqu’il fait la connaissance de Tyler Durden, revendeur de savon aux tendances anarchistes et gourou.
Un soir, Tyler lui demande de le frapper aussi fort qu’il le peut…
Ensemble, ils vont créer le Fight Club.
Roman satirique, thriller paranoïaque, humour et même haïkus, tout cela se mélange habilement dans une écriture fluide qui ne laisse pas indifférent et nous fait réfléchir autant que grincer des dents à chaque ligne.
C’est une réflexion sur le modernisme, la société de consommation, l’accomplissement de soi, la manipulation de masse et tellement d’autres choses encore…
C’est le cri d’une génération de laissés pour compte qui n’en peut plus d’être mise sur la touche et se rebelle avec toute la superbe et la médiocrité dont elle est capable, jusqu’au coup d’éclat sublime et final.
Car : Ce n’est qu’après avoir tout perdu, dit Tyler, qu’on est libre de faire ce qu’on veut.
David Fincher en a tiré une excellente adaptation avec Brad Pitt et Edward Norton en 1999 que je vous conseille également fortement.
Extrait de Fight Club :
On achète des meubles. On se dit : ce sera le dernier canapé dont j’aurai jamais besoin de toute mon existence. On achète le canapé, et pendant quelques années on se satisfait du fait que, quoi qui puisse arriver, au moins on a réglé le problème du canapé. Et ensuite le bon service de table. Ensuite le lit parfait. Les rideaux. Le tapis.
Ensuite, on se trouve pris au piège de son adorable lit d’amour, et les choses qu’on possédait, ce sont elles qui vous possèdent maintenant.
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