Si vous ne connaissez pas encore ce petit bijou de lecture, j’espère pouvoir vous convaincre de le lire sans plus attendre.
Fairyland est un roman autobiographique d’une sensibilité rare. L’auteure, Alysia Abbott, nous offre le récit de son histoire hors du commun malgré le fait que des milliers de familles ont été touchées par cette vague tragique de l’histoire.
Laissez-moi vous raconter.
Alysia Abbott est née à Atlanta au début des années 70. Très jeune, la mort accidentelle de sa mère va bouleverser ce début de vie tumultueux à l’image de ce qui deviendra son adolescence et sa vie de jeune adulte.
Le livre s’ouvre sur l’arrivée d’Alysia et son père en voiture sur le Golden Gate Bridge, le pont mythique de San Francisco, la ville de son enfance, berceau des nouvelles cultures sociales, sexuelles et libertaires.
Jeune poète homosexuel et déjà connu à San Francisco pour son activisme dans la communauté gay, son père Steve Abbott endossera tour à tour des rôles multiples dans la vie de sa fille. Père, meilleur ami, colocataire … leur relation, nous le sentons à chaque moment de lecture, est toujours emprunte d’amour et de respect malgré toutes les difficultés qu’ils rencontrèrent à grandir et évoluer ensemble. Une relation passionnelle et souvent conflictuelle entre deux êtres dont la survie dépendra souvent de leur soutient respectif.
« Je savais que si je voulais garder Alysia, il allai falloir que j’arrête mes folies. Alysia était tout ce qu’il me restait au monde et elle aussi n’avait que moi. »
Le contexte historique de ce roman est passionnant. Leur arrivée à San Francisco correspond à la douce folie qui s’empara de la ville. Une libération totale des mœurs, un vent de liberté sociale et sexuelle, une nouvelle culture littéraire et artistique … un cocon dans lequel de nombreux artistes, dont le poète Steve Abbott, trouvèrent leurs moyens d’expression.
Au coeur du Haight-Ashbury hippie, de la scène Beat et de la communauté gay militante, Steve et Alysia rejoignent une génération décidée à tout vivre.
La terrible apparition du VIH au début des années 80 décimera la grande majorité de ces talentueux nouveaux esprits, comme stoppés en plein élan, des corps bouillonnant d’énergie et d’espoir gangrenés par une maladie incomprise et récusée par le gouvernement.
Steve mourra lui aussi du SIDA, laissant un vide profond et éternel dans la vie d’Alysia.
Un magnifique roman, d’une tendresse et d’une force inouïe …
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