Je t’aime tant sans savoir comment t’aimer autrement.
Cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu de poésie. Pour tout te dire, j’y avais même renoncé pour finir. « J’ai essayé mais ce n’est pas pour moi, je ne suis pas faite pour lire et apprécier de la poésie, ça ne prend pas ». Un constat un peu frustrant. Cet hiver pourtant, j’ai voulu retenter le coup, et pour ce faire j’ai choisi Les Ronces, premier recueil de poésie de Cécile Coulon, une autrice que j’aime tout particulièrement (as-tu lu Seule en sa Demeure ?) Et je vais te le dire le plus simplement et le plus honnêtement du monde : ça a été un immense coup de cœur. Plus que ça même, une révélation. En lisant Cécile Coulon, j’ai redécouvert le plaisir de lire de la poésie ! Je m’y suis retrouvée, reconnue, abandonnée, plongée de poème en poème sur les petits chemins blancs de son univers tourbillonnant. Et si on se retrouve aujourd’hui, c’est parce que son nouveau recueil nommé En l’Absence du Capitaine vient de sortir.
Il y a des jours où « je t’aime »
signifie :
quelle chance d’être ici,
ensemble,
le monde entier cogne à notre porte
et nous ne l’entendons pas.
La poésie de Cécile Coulon, le cœur et les racines.
À travers ses poèmes, l’autrice fait vibrer l’âme des territoires de son enfance, cette Auvergne des volcans et des forêts qui l’a vue grandir. Sa poésie a l’odeur des lacs et des montagnes, du blé qui dore sous le soleil d’été, elle a l’odeur de la terre après la pluie et de la poussière dans une maison pleine de souvenirs. Avec sa mélancolie reconnaissable, En l’Absence du Capitaine égrène les questionnements de l’âge adulte, pose un regard nostalgique sur ses racines, le passé et les passions qui se sont éteintes les premières.
Dans ma tristesse, je sens ta force vive
remuer toute ma vie pour écraser la peine.
J’apprends la fragilité superbe
des gens qui aiment
et je voudrais qu’on cesse de dire
qu’ils sont stupides.
Dès le premier poème, dès les premières lignes, la magie opère et vient cueillir un premier soupir, un premier frisson. Les mots s’alignent avec simplicité, authenticité, et formulent avec une forme d’évidence déconcertante ce que l’on ne saurait même pas nommer, ce dont on aurait à peine conscience. De ces mots qui semblent venus sans effort, transparents, se dégage la véritable profondeur des sentiments. Bruts, sans artifice, nus dans la lumière du jour.
Me voilà à trente ans,
les deux mains sur la table
à écrire un poème
pour apprendre à naviguer
en l’absence du capitaine.
Commentaire(s)
Magnifique poétesse et romancière
❤️