Éloge poétique du lubrifiant

Lou Sarabadzic

Je commençais mon Confinement 2020 par Le rôle fondamentale du plombier dans le porno et quand Confinement II le Retour a pointé le bout de son nez, j’ai attrapé un grand sac et y ai empaqueté tous les livres que je pouvais. Un des ouvrages choisi porte ce titre: Éloge poétique du lubrifiant et c’est par lui que j’ai débuté mes lectures de cloître.
Quel délicieux moment!
D’abord paru chez Monstrograph (maison d’éditions à suivre impérativement) Le Nouvel Attila (l’éditeur qui met du sang dans son vin) prend le relai et diffuse ce tendre pamphlet, ode à nos intimités.

Romancière, poète et blogueuse, Lou Sarabadzic possède deux armes bien simples : le lubrifiant et la poésie. Avec ces deux fleurs au fusil, circulent tous les fluides et glissent tous les a priori. Dans cet éloge, l’autrice bouscule les idées reçues, joue avec le sexe, propose des alternatives aux plaisirs sexuels trop hétéronormés, souvent peu satisfaisants ou même blessants.
De réflexions personnelles en pensées plus collectives, Lou décortique et embellit nos baises. Entre un horoscope, des édits, slogans, poèmes et jeux de mots, elle glisse des petites tranches de vie délicates.
Ses personnages ont tous les âges et toutes les orientations, ils pensent leurs coïts et en parlent, les poétisent. Ils ont tous un point commun: la sexualité vue comme un terrain d’expérimentation et d’émancipation, le consentement comme absolu fondement.

C’est un livre qui ne ressemble à aucun autre; à la fois une arme pour nos intimités et un tendre oreiller qui fait du bien. On y rit, on y apprend, et on y découvre des recoins et des libertés. Ses mots sont gourmands et bienveillants, pertinents et piquants, tendres et incisifs.

Lubrifier vient du latin lubricus, qui signifie « glissant » et a donné le mot lubrique, auquel est adjoint le suffixe —fier, parce que pourquoi en avoir honte ?
Lubri (que) — fier : fièr·e d’être lubrique

Retenez bien ça :

avec tout ce que je me prends dans la gueule, je mets ce que je veux dans ma chatte ».

A lubrifiant, rien d’impossible