« Voici les histoires que les chiens racontent au coin du feu quand le vent souffle du nord. Chaque famille se réunit autour du foyer ; les chiots assis en silence écoutent et, le récit achevé, posent maintes et maintes questions : c’est quoi, l’homme ? ».
Voici l’entrée en matière de ce classique de science-fiction, recueil de nouvelles évoluant dans l’ordre chronologique du temps, avec parfois des milliers d’années d’intervalle.
Primé par l’International Fantasy Award en 1953, cette oeuvre n’a pas fait l’unanimité lors de la parution des premiers textes.
Malheureusement, comme souvent, Demain les chiens fait parti de ces récits visionnaires incompris et mal reçu par le lectorat d’une époque en pleine expansion économique, sociale et scientifique.
Clifford Simak imagine la disparition de la race des hommes, une autodestruction annoncée, au profit de la race canine qui fut avant tout créée et génétiquement modifiée pour servir l’humanité. Seule résiste une illustre famille : les Webster.
Dans chaque nouvelle, nous comprenons qu’un membre de cette famille a participé, par leurs découvertes scientifiques ou décisions politiques, à l’extinction et au développement d’une nouvelle forme de vie sur Terre. Les choix des Webster ont eu un impact incommensurable et leurs conséquences se répercutent dans les textes suivants.
Une des nouvelles intitulée « Désertion » est pour moi la plus marquante. La voici :
Un Webster est à la tête du Comité mondial et dirige la planète. Les humains sont parvenus à coloniser Jupiter mais aucune forme de vie n’est encore possible pour eux.
Le scientifique Kent Fowler parvient à transformer physiquement des cobayes humains en créatures joviennes en intégrant toutes leurs perceptions sensorielles. Des dizaines d’essais ont été effectué … Mais aucun n’est revenu …
Ainsi, Fowler, tiraillé par la culpabilité d’envoyer ses hommes à la mort et l’obsession de découvrir ce que recèle Jupiter, décide de se transformer lui-même et de braver l’hostile planète.
C’est ici que ce texte étonne et bouleverse.
Je ne vous en dis pas plus …
Lisez ce roman d’anticipation. Il mérite sans aucun doute d’être ajouter à votre bibliographie.
Cette oeuvre donne matière à réfléchir sur le genre humain et notre société actuelle.
« Les chiens devaient bénéficier de cette occasion. On devait les laisser libres de viser le succès là où l’homme avat échoué. Et si un élément humain subsistait, cette opportunité leur serait déniée. Un homme reprendrait les rênes, gâcherait tout (…) Il fallait un nouveau schéma, un nouveau mode de pensée, approche neuve des problèmes sociaux. Et il fallait lui éviter la fétidité de la pensée humaine. »
En complément, vous pouvez également lire les superbes articles consacrés à Clifford Simak dans le magazine spécialisé Bifrost. Un magazine à ne pas manquer !
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