Il est de ces auteurs dont on ne comprend pas pourquoi la reconnaissance et l’amour du public ne leur sautent pas au visage avec la même puissance qu’ils nous envoient à chaque lignes.
Des auteurs vrais, de ceux qui se plantent parfois, mais qui suivent leur ligne jusqu’au bout et ne démorde pas d’inventivité stylistique ou scénaristique.
Dans ces auteurs que j’ai en tête, il y a Jon Bassof.
Né en 1974 à New-York, Jon Bassof vit actuellement dans le Colorado.
Il a créé et dirige actuellement la maison d’édition américaine New Pulp Press et enseigne également l’écriture dans une école locale où il y est considéré comme ”l’écrivain fou”.
Son style sec, vif et sans concession ne laissera personne indifférent, tant dans le fond que dans la forme. Ses personnages sont cabossés, violents, violentés, sans espoirs de rédemption, mais terriblement humains.
Il m’avait déjà ébloui en 2016 avec son premier roman Corrosion et revient cette année avec une nouvelle claque : Les Incurables.
Corrosion nous fait suivre un vétéran d’Irak mutilé qui tombe en panne au milieu de nulle part et choisit de se diriger vers le premier bar venu. Sur place, il y voit un couple entrer avant que l’homme ne commence à battre sa femme.
Le vétéran s’interpose et ils repartent ensemble. La femme lui raconte son histoire et son plan et surtout lui donne le montant de l’assurance-vie de son mari. A partir de là, elle est déjà morte et nous, nous sommes embarqué dans un furieux roman noir.
Monté sur trois parties se renvoyant la balle avec force, aucun personnage n’est ce qu’il prétend être, tous ont un but et bien peu de morale. C’est corrosif, c’est nerveux et c’est plein de rats !
Les Incurables nous emmène en 1953 sur les traces de personnages réels cette fois-ci.
A l’aube de la psychiatrie moderne, le docteur Freeman s’est fait une spécialité dont il n’est pas peu fier: La lobotomie trans-orbitaire.
Ses confrères ne voyant pas d’un bon œil ses pratiques, il sera jeté de son hôpital. Peu importe, Walter Freeman enlèvera son dernier patient récemment lobotomisé et partira sur les routes, armé de son fidèle pique à glace et de son maillet, à la recherche d’un public malade prêt à se faire soigner !
Ils atterriront dans une petite bourgade de l’Arkansas où ils seront accueilli par une belle bande d’illuminés : Une jeune prostituée démunie, un fils de prêcheur dont le père est persuadé qu’il réincarne le nouveau Messie et un trio de frères amateurs de machettes…
Verdict, c’est encore plus fou que son premier livre. Le destin des personnages est inévitable, pourtant, on se surprend à leur espérer un avenir radieux tant l’on finit par s’attacher à ces gueules cassées et fous du pique à glace.
Ce ne sera peut-être pas le premier livre que vous choisirez dans le rayon, mais si vous cherchez un certain renouveau dans vos lectures, cet auteur devrait pouvoir satisfaire vos attentes !
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