Je voudrais remercier du fond du cœur Virginie Despentes pour trois choses!
La première: pour m’avoir permis de titrer un article de Blog sur le site Fnac par un gros mot! Ça a quelque chose de transgressif et donc de jouissif! Merci!
La seconde: pour son roman, tout simplement!
La troisième: pour tous ses écrits, absolument tous! Parce que Virginie Despentes fait un bien fou dans le paysage littéraire!
« Cher connard,
J’ai lu ce que tu as publié sur ton compte Insta. Tu es comme un pigeon qui m’aurait chié sur l’épaule en passant. C’est salissant, et très désagréable. Ouin ouin ouin je suis une petite baltringue qui n’intéresse personne et je couine comme un chihuahua parce que je rêve qu’on me remarque. Gloire aux réseaux sociaux : tu l’as eu, ton quart d’heure de gloire. La preuve : je t’écris. »
Après le triomphe de sa trilogie Vernon Subutex, le grand retour de Virginie Despentes avec ces Liaisons dangereuses ultra-contemporaines.
Roman de rage et de consolation, de colère et d’acceptation, Cher Connard présente une galerie de portraits d’êtres humains condamnés à bricoler comme ils peuvent avec leurs angoisses, leurs névroses, leurs addictions aux conflits de tous ordres, l’héritage de la guerre, leurs complexes, leurs hontes, leurs peurs intimes et finalement où l’amitié se révèle plus forte que les faiblesses humaines…
Vous souvenez vous du coup de sang de Virginie Despentes à la sortie fracassante d’Adèle Haenel aux Césars 2020? Et bien le nouveau roman de l’autrice est de cette verve là: salvatrice, libératrice, jubilatoire et d’une efficacité redoutable!
Pas une page sans, à minima, une fulgurance! Ces échanges sont d’une lucidité et d’une finesse d’esprit époustouflantes! L’autrice maitrise parfaitement les échanges épistolaires 2.0 : on s’adresse à quelqu’un mais on ne parle jamais que de soi. C’est l’écran qui créer ça, on ne peut intéresser à l’autre à cause de ce filtre: alors on rebondit sans cesse sur ce qu’il dit pour revenir à sa propre pensée, à ce qu’on veut raconter, à une image qu’on envoie de soi. Cette image nous plait avant de plaire à l’autre. Les échanges d’Oscar et Rebecca sont des lettres virtuelles, lancées dans le grand Tout, qui permettent à deux solitaires de communiquer. Et quand on réapprend à communique avec du temps, sans l’immédiateté d’un sms, d’une appli qui va sonner dès vos mots envoyés, d’un Direct Message, alors nos pensées ont à nouveau l’occasion de se construire, d’être consistante et d’apporter une analyse. Et comme Virginie Despentes maîtrise bien l’analyse! Qu’elle parle de féminisme, de confinement, de Gangsta Rap, de relations parentales, de drogue, de sexe, de solitude, de célébrité, d’amour, de littérature, des réseaux sociaux, d’alcool, de viol, de famille, de harcèlement, qu’elle s’accapare de n’importe quel sujet qui emplit nos vies: Virginie Despentes en fait une autopsie rigoureuse, piquante et qui fait tellement de bien à l’âme! Et là encore, l’autrice maîtrise son sujet: jamais elle n’assène! Jamais elle n’impose! Elle propose des pistes de réflexions au travers de ses personnages, qui se répondent et ajoutent leur nuances les uns aux autres. Elle ouvre des portes et, à chaque seuil, vos pensées entreront dans une maison différente de celle d’un autre lecteur. Elle souligne des faits, met en lumières des rouages sociétaux, décortique des mécanismes désespérément humains et vous en ferez bien ce que vous voulez, ou ce que vous pouvez… Mais soyez certains que cela résonnera en vous longtemps et soyez assurez que vous aimerez cela: réfléchir!
Cher connard est un roman à lire si vous êtes prêts à écouter les gens, à les entendre, sans avoir besoin d’être d’accord avec eux. Virginie Despentes signe un chef d’œuvre bouleversant de vérité.
S’il y a un sujet, dans son roman, dont Virginie Despente ne fait pas la méticuleuse analyse, c’est l’amitié. Pourtant elle transpire à chaque page. De la première à la dernière, on en ressent toute la force, toute la bienveillance, toute la complexité, toutes les failles et tout le bien qu’elle fait à nos vies. L’amitié c’est savoir que quelqu’un existe pour nous quelque part. C’est être réel et important, de quelque manière que ce soit, pour un autre. Cher connard est un roman d’amitié(s) et notre monde en a cruellement besoin!
J’ai mis très longtemps à apprécier la plume de Despentes. « trop jeune » je pense… Je ne m’étais jamais intéressée à elle avant la sortie de King Kong Théorie. Mes parents ne tarissaient pas d’éloge sur cet essai et faisaient preuve d’une ferveur telle que je m’y suis plongée. J’ai tout rejeté d’un bloc! Je me souvient même avoir milité contre auprès de mon entourage, lui, conquis. C’était trop fort pour moi. Pourtant, mon éducation, toutes les portes ouvertes par mes parents et ma curiosité, toute ma liberté de femme, tout mon militantisme fougueux, tout faisait que je devais aimer cet angle du vue. Je n’ai pas pu, à l’époque… « trop jeune » je vous dis! J’y suis revenue plus tard et 20ans après ma lecture, je ne sais toujours pas dire si j’aime ou déteste ce livre. Ce que je sais c’est qu’il est nécessaire, que la plume de Virginie est d’une férocité sublime et que le propos est touchant, sensible même s’il se colore de cru.
Je me reconnais infiniment dans l’Hybride et je souhaite à tous et toutes de l’être, au moins philosophiquement…
Depuis j’ai tout lu de Virginie, parce qu’il faut souligner une chose: sa plume est d’une beauté hallucinante et implacable. Parce que ses mots me touchent beaucoup, me font l’effet d’une bombe intérieure : soit que je vibre avec elle, soit que je repousse les émotions. Parce que Virginie Despentes ne laisse pas indifférent, qu’elle maîtrise l’écrit et la transgression.
Le langage est toujours transgressif parce qu’il n’est jamais neutre, propre et lisse. Le langage invente des mondes de possibles, il critique, interpelle et ouvre les portes. Le langage de Virginie Despentes est tout cela. Son style offre un inventaire des marginaux, des cabossés et des travioles. Il est violent, grossier, dur et poétique. Comme le monde dans lequel on vit…
Ses romans sont des réflexions sur nos vies, nos fonctionnements et nos comportements. Rien n’est simple tout est terriblement vivant. Si les histoires de Virginies Despentes ne parlent pas à tous, c’est bien pour cela. Et c’est tant mieux, cela souligne à quel point notre monde est divers. Lire Virginie Despentes s’est écouter une autre parole, prendre le temps de réfléchir et affiner sa pensée.
Lire Virginie Despente s’est s’autoriser à ne pas être d’accord avec elle.
Vernon Subutex est, pour moi, la quintessence de tous les romans de Despentes. Vous prenez tous ses personnages et vous les compilez dans cette trilogie. Tous les sujets sur lesquelles elle a déjà écrit sont savamment orchestrés ici, tous les travers de notre société, déjà dénoncés auparavant sont ramenés a une pure critique édifiante et brillante. Despentes au sommet de son art ! Moins trash que dans ses autres écrits, plus accessible du coup à tous, sa trilogie est pourtant un regard aiguisé sur notre monde, acéré et vitriolé !
Si les aventures du disquaire sont géniales, elles ne sont pas mes préférées. Sélection de mes trois romans despentiens coup de cœur:
C’est l’histoire de deux filles sans repères dont les chemins se croisent par hasard, et qui vont découvrir qu’elles n’ont plus rien à perdre. Baise-moi est une déclaration de guerre au bon goût, aux beaux sentiments et à l’élégance. Nihiliste et Trash, la plume de Despentes vous explose au visage dans un nuage d’humanisme ultra coloré et définitivement cru. Ses deux héroïnes ne veulent plus subir : elles se lèvent et elles se cassent pour un voyage déjanté sur fond de violence jubilatoire.
Pourquoi le lire ? Parce que c’est vrai, intense et que si personne ne vous oblige à vous identifier à Nadine ou à Manu, il vous est impossible de les ignorer. Parce que Nadine et Manu sont semblables à bon nombres de femmes et qu’on ne peut moquer la colère, la souffrance et la rage !
« Ma chatte, je peux pas empêcher les connards d’y rentrer alors j’y ai rien laissé de précieux »
« Si ça te dérange pas, chéri, on va baiser plutôt que discuter : on a plus de chances de s’entendre »
« Au début, on croit mourir à chaque blessure. On met un point d’honneur à souffrir tout son soûl. Et puis on s’habitue à endurer n’importe quoi et à survivre à tout prix »
Lyon, Croix-Rousse, Lucie, strip-teaseuse rencontre un mauvais garçon, Victor, qui la manipule avec une habileté perverse et lorsque deux de ses collègues de travail sont découvertes sauvagement assassinées, elle se retrouve à mener l’enquête. Un polar qui place le lecteur dans la position d’un client de peep-show : les personnages exhibent autre chose que ce qu’ils sont, ne se parlent que séparés par des vitres, les rideaux tombent toujours trop tôt. Quand les poupées prennent la parole et se démaquillent, elles ne ressemblent pas tout à fait à ce qu’on croyait savoir d’elles. Pas de romantisme et d’amourette dans Les chiennes savantes certes, mais pas de glauque et de sordide non plus. Despentes dépeint un quotidien atypique et décalé et maîtrise les émotions à la perfection. L’indépendance (la solitude?) (l’isolement?) de Lucie est violente et bouleversante. Le questionnement sur l’avenir, les rêves et les rôles sociétaux est lui percutant !
« C’est de travailler qu’est dégueulasse, pas de travailler ici en particulier »
« Ce qu’il y a de pratique quand les gens ont vraiment des vies de cons, c’est qu’un rien suffit à les distraire »
« Ce n’est jamais évident de savoir à quel point on est touché par quelque chose au moment même où ça se produit, c’est aux séquelles qu’on apprécie l’ampleur d’un traumatisme »
Gloria a été internée en hôpital psychiatrique. Contre toute attente, la punkette « prolo » y a rencontré Éric, un fils de bourgeois aussi infréquentable qu’elle ; ils se sont aimés comme on s’aime à seize ans. Puis la vie, autant que les contraintes sociales, les a séparés. Vingt ans après, à nouveau, leurs chemins se croisent. Portrait d’une femme blessée aux prises avec ses démons, traversée des années punk, chronique d’un amour naufragé. Avec une dureté de ton qu’on lui a connu à ses débuts, mais aussi une tendresse certaine pour ses personnages, Virginie Despentes fait le récit d’une adolescence dramatique, marquée au fer rouge par l’incompréhension et la bêtise de parents incapables d’amour véritable, brisée par la violence et la toute-puissance des institutions. Bye bye Blondie est également le portrait rageur d’une femme conditionnée par le manque et l’abandon, et qui ne sait plus vivre que dans la destruction aveugle de tout ce qui pourrait mettre un terme à ses souffrances. Sans doute le livre le plus émouvant de Virginie Despentes.
« cette manie récente qu’ils ont tous d’assumer de regarder des émissions de merde. Comme si c’était marrant, comme si c’était innocent, comme si c’était autre chose que de la démission pure et rédhibitoire »
« c’est aussi perturbant que de se faire enculer par des inconnus, les yeux bandés et découvrir qu’on adore ça. Personne n’a envie de savoir ce genre de chose sur lui-même »
« Il avait pris ce visage, qu’elle provoquerait souvent par bien des moyens chez d’autres hommes, la gueule du mec qui est désolé mais qui va foutre en l’air ta vie »
Et parce que j’ai aimé tout Despentes, voici ses autres ouvrages à explorer!
Deux versions bien distinctes d’elle-même se disputaient dans un seul corps. Entre la montre Kitty et le bracelet clouté, elle n’avait pas encore choisi son camp. Nancy a passé treize années chez sa mère, Alice, une dame branchée, fric et névroses. Bruno a passé trente ans enfermé chez lui, devant sa télé, à ne pas faire grand-chose. Nancy est la fille de Bruno, mais ni l’un ni l’autre ne sont au courant. Un jour, pourtant, Bruno voit Nancy débouler dans sa vie. Soudain papa, le punk rocker va affronter toutes les épreuves de l’adolescence… avec une nouveauté de taille : les » conneries « , ça n’est plus lui qui les fait… quoique
Le roman le plus tendre de Despentes, Si l’adolescence est logiquement évoquée au travers de Nancy, elle l’est surtout représentée par Bruno, père en devenir, en mutation, en largage et en perdition. Si la plume est plus douce qu’à l’habitude, la critique est toujours aussi acide, pertinente et profonde.
« Je lui souhaitais de se faufiler entre les gouttes, de trouver les bonnes clefs et les trésors cachés, je lui souhaitais de se débrouiller mieux que moi et sa mère l’avions fait »
« Je faisais partie des gens mal adaptés que les situations de chaos remettaient paradoxalement en phase »
« Il y avait au moins une chose que je savais faire, une seule chose que la vie m’avait appris à réussir : serrer les gens contre moi, en plein désastre, faire semblant de ne pas avoir peur, rester debout quand tout s’effondre et faire semblant de rien, croire qu’on va s’en tirer »
Est-il possible de réconcilier deux extrêmes que tout semble séparer ? Virginie Despentes dresse ici le portrait d’une femme écartelée entre deux choix de vie : compromission ou radicalité.
Pauline et Claudine sont sœurs jumelles et pourtant, tout les sépare. La première, rebelle et fidèle, refuse le compromis. La seconde, fonceuse et paumée, aime séduire et plaire. Mais quand cette dernière se suicide, Pauline prend sa place et bascule dans un monde factice et frelaté. Le portrait d’une femme écartelée entre deux choix de vie : compromission ou radicalité. Une descente aux enfers comme un appel désespéré à la douceur et à l’amour. Acide et noir, les jolies choses ne vous racontes pas une jolie histoire, non. Mais une histoire splendide, puissante et profonde.
Le plus mysandrique des Despentes peut-être mais rassurez-vous la gente féminine n’est jamais épargnée!L’égalité chez Despentes c’est face aux perversions et aux faiblesses qu’elle se mesure.
« Mais pourquoi tu te sapes pouffe à ce point ? Levant les yeux au ciel, elle répondrait : Ecoute, coco, tu peux me sortir toutes les salades du monde, ce que je sais c’est que les hommes adorent ça. Que ça soye absurde, c’est pas le propos, ce qui compte c’est que ça marche à chaque fois »
« Je veux plus de cette vie où jamais demain ne veut dire quelque chose »
« Il y a une sexualité qu’on ne peut vivre que sous alcool. Boire, c’est ça aussi : c’est accueillir ce qui devait rester caché de notre propre désir »
Gloria a été internée en hôpital psychiatrique. Contre toute attente, la punkette « prolo » y a rencontré Éric, un fils de bourgeois aussi infréquentable qu’elle ; ils se sont aimés comme on s’aime à seize ans. Puis la vie, autant que les contraintes sociales, les a séparés. Vingt ans après, à nouveau, leurs chemins se croisent. Portrait d’une femme blessée aux prises avec ses démons, traversée des années punk, chronique d’un amour naufragé. Avec une dureté de ton qu’on lui a connu à ses débuts, mais aussi une tendresse certaine pour ses personnages, Virginie Despentes fait le récit d’une adolescence dramatique, marquée au fer rouge par l’incompréhension et la bêtise de parents incapables d’amour véritable, brisée par la violence et la toute-puissance des institutions. Bye bye Blondie est également le portrait rageur d’une femme conditionnée par le manque et l’abandon, et qui ne sait plus vivre que dans la destruction aveugle de tout ce qui pourrait mettre un terme à ses souffrances. Sans doute le livre le plus émouvant de Virginie Despentes.
« cette manie récente qu’ils ont tous d’assumer de regarder des émissions de merde. Comme si c’était marrant, comme si c’était innocent, comme si c’était autre chose que de la démission pure et rédhibitoire »
« c’est aussi perturbant que de se faire enculer par des inconnus, les yeux bandés et découvrir qu’on adore ça. Personne n’a envie de savoir ce genre de chose sur lui-même »
« Il avait pris ce visage, qu’elle provoquerait souvent par bien des moyens chez d’autres hommes, la gueule du mec qui est désolé mais qui va foutre en l’air ta vie »
Valentine disparue… Qui la cherche vraiment ? Entre satire sociale, polar contemporain et romance lesbienne, Apocalypse Bebe est un road-book qui promène le lecteur entre Paris et Barcelone, sur les traces de tous ceux qui ont connu Valentine, l’adolescente égarée… Les différents personnages se croisent sans forcément se rencontrer, et finissent par composer, sur un ton tendre et puissant, le portrait d’une époque. Lucie et la Hyène forment un duo littéraire inoubliable. Les personnages de Despentes sont toujours profonds mais là, elle frappe fort. Je crois que Virginie est quelqu’un d’infiniment tendre et c’est quand elle nous parle d’adolescence qu’on peut frôler cette tendresse du doigt. Une analyse glaçante de la société, une satire sans complaisance de notre monde avide de pouvoir et manipulateur, un hymne grinçant et tendre à l’adolescence, à l’abandon de soi, à l’amour et au désamour, aux marginaux et aux abîmés de la vie.
« Achète-toi tout ce que tu veux, ça ne remplira jamais le vide qui te dévore le coeur »
« Les femmes quittées après cinquante ans par des maris qui veulent la jeunesse affirment volontiers « J’aurais préféré qu’il me quitte plus tôt, j’aurais pu refaire ma vie ». Elles ne savent pas ce qu’elles disent. Il n’y a rien de pire qu’être quittée avant trente-cinq ans. C’est être quittée pour ce qu’on est, sans pouvoir rien mettre sur le compte de la vieillesse »
« Les enfants se défoncent pour écraser l’intelligence. Parce que, s’ils la gardaient intacte au moment où elle a le plus d’acuité, ils ne pourraient pas supporter la violence du mépris que leur inspireraient leurs parents »
Un recueil de nouvelles qui raconte la Femme. La Femme selon Virginie Despentes. Dans son désir ou son refus du désir, dans ses colères, ses hontes inavouées, ses excès d’amour ou sa folie meurtrière… La Femme blessée, humiliée ou bien vengeresse et autodestructrice. La Femme humaine… Trop humaine ?
« Je te veux pour moi » « Domina » « Sale grosse truie » « Balade »
« Lâcher l’affaire » « A terme » « Comme une bombe » « L’Ange est à ses côtés »
« Blue Eyed Devil » « Fils à papa » « Des poils sur moi »
Onze nouvelles qui explorent les facettes les plus ambiguës de la figure féminine
Peut-être le recueil idéal pour faire connaissance avec la plume de Virginie. Parce que les textes sont courts et la violence moins longue à lire ? Peut-être…
Toujours est-il que la poésie et la grandeur sont présentes à chaque page.
« L’envie venait du vide, comme une tempête blanche, une faille de l’âme »
« De la confiture aux cochons, cette fille superbe et si tentante, avec ses seins splendides et son ventre bombé, ses ongles toujours rouges et ses chevilles tellement fines. Je ne pouvais pas croire qu’il savait quoi en faire, pas comme moi j’aurais su »
En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l’auteur de Baise-moi conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Présenté par son éditeur comme un Manifeste pour un nouveau féminisme, cet essai esquisse à la fois un constat du féminin au présent et tente d’ouvrir le champ des possibles futurs. Despentes se détachera de ce rôle « d’icône » féministe. Elle dit ne pas avoir le temps de militer mais assume son combat par l’écrit.
« J’écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n’ont pas envie d’être protecteurs, ceux qui voudraient l’être mais ne savent pas s’y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l’idéal de la femme blanche séduisante qu’on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu’il n’existe pas ».
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