Je vous présente aujourd’hui un nouvel auteur de talent, Sébastien Spitzer et son premier roman « Ces rêves qu’on piétine » apparu sur nos tables lors de la belle rentrée littéraire 2017.
Publié par les éditions de l’Observatoire, son roman fut grandement salué par la presse et récompensé par le prix Stanislas pour le meilleur premier roman de la rentrée littéraire.
Et pour cause, la plume de Sébastien Spitzer ne laisse rien à désirer. Tranchante et précise, elle parvient à nous transporter dans ce bunker berlinois aux relents suffocants et morbides, aux côtés de la déliquescence des grandes figures nazies.
Magda Goebbels au centre de l’histoire. Ses liens toujours reniés avec les deux hommes de sa vie, deux juifs : le seul père qu’elle ait connu et le seul homme qu’elle ait aimé. Tout deux assassinés par la machine de destruction nazie au service de l’anéantissement d’un passé compromettant.
Parallèlement, Sébastien Spitzer nous fait suivre la route d’un rouleau de cuir contenant de nombreuses lettres et dessins, piteux et puissants témoignages de fantômes des camps.
Ava, née de la barbarie au sein même de ces camps, sera la dernière dépositaire de cette histoire tirée de la grande Histoire. La volonté de survivre et d’exister au travers de ces pages pourrissantes à l’image de la triste fin de ses auteurs.
Libérée en 1945 par les alliés, Ava sera prise sous l’aile d’une photographe de guerre, personnage inspirée de Lee Miller, célèbre notamment pour ses clichés qui révélèrent au monde entier l’existence du camp de Dachau.
Ces deux destins se retrouveront liés par un fil rouge du sang de tout un peuple.
« Ces rêves qu’on piétine », ambitieux roman voulant traiter d’un sujet maintes fois repris, est à mon sens une réussite. La majorité des événements exprimés sont réels grâce à des recherches et une documentation précises de Sébastien Spitzer. En appuyant sur l’absurdité de cet entêtement meurtrier, l’auteur fait resurgir en nous l’éternel questionnement face à cette page de l’Histoire : »pourquoi? ».
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