« Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde » Aimé Césaire
Il est impossible de penser l’avenir sans étudier et comprendre l’Histoire. Si l’on ne repense pas le colonialisme et son héritage, il est impossible de comprendre les revendications d’aujourd’hui.
Le racisme, au delà d’une question de couleur, est une question de territoire, de propriété et de négation d’une culture…
Peau noire, masques blancs
Frantz Fanon
La décolonisation faite, cet essai de compréhension du rapport Noir-Blanc a gardé toute sa valeur prophétique : car le racisme, malgré les horreurs dont il a affligé le monde, reste un problème d’avenir. Il est ici abordé et combattu de front, avec toutes les ressources des sciences de l’homme et avec la passion de celui qui allait devenir un maître à penser pour beaucoup d’intellectuels du tiers monde.
Quel héritage a laissé le colonialisme? Frantz Fanon pose la thèse que la colonisation a créé une névrose collective dont il faut se débarrasser et en décrit toutes les stratifications pour permettre une prise de conscience collective.
Les lieux de la culture – Une théorie postcoloniale
Homi K. Bhabha
Salué aussi bien par Edward Said que par Toni Morrison ou J. M. Coetzee, Homi K. Bhabha est l’un des théoriciens les plus importants et les plus influents du postcolonialisme. S’appuyant sur la littérature, la philosophie, la psychanalyse et l’histoire, il invite notamment à repenser les questions très actuelles d’identité et d’appartenance nationales ; à dépasser, grâce au concept très fécond d’hybridité culturelle, la vision d’un monde dominé par l’opposition entre soi et l’autre ; à saisir comment, par le biais de l’imitation et de l’ambivalence, les colonisés introduisent chez leurs colonisateurs un sentiment d’angoisse qui les affaiblit considérablement ; ou encore, plus largement, à comprendre les liens qui existent entre colonialisme et globalisation.
Contre la haine. Plaidoyer pour l’impur
Carolin Emcke
Après avoir étudié la philosophie, les sciences politiques et l’histoire, Carolin Emcke est devenue reporter de guerre, couvrant, de 1998 à 2013, les événements aux Kosovo, au Liban et en Irak. Collaboratrice de Die Zeit, elle a reçu de très nombreux prix en Allemagne pour ses écrits.
Ce livre met au jour les contextes qui expliquent la haine xénophobe, raciale, sociale et sexiste minant nos sociétés. Carolin Emcke y étudie les processus d’invisibilisation qui préparent les conduites haineuses, pour mieux déconstruire les présupposés théoriques de la haine : naturalisation des identités, désir d’homogénéité et culte de la pureté. Les enjeux fondamentaux liés au devenir de la démocratie dans la globalisation, à la guerre et aux droits civiques sont restitués au plus près de l’expérience. La haine n’est donc jamais envisagée comme une abstraction mais comme une possibilité ouverte par la modernité et à laquelle cette même modernité permet de répliquer.
Autobiographie d’une esclave
Hannah Crafts
Dans les années 1850, à l’époque de l’immense succès de La Case de l’oncle Tom, écrit par une Blanche, Hannah Crafts rédige dans l’intimité de sa chambre son autobiographie romancée. Cette œuvre, d’une importance historique considérable, ne sera publiée qu’un siècle et demi plus tard. Elle s’avère être le premier roman écrit aux Etats-Unis par une esclave ayant réussi à s’échapper, et le premier livre écrit par une Noire, avant même la guerre de Sécession. Par conséquent, avec Autobiographie d’une esclave, c’est aussi la première fois que l’on saisit directement la conscience, les pensées et les émotions d’une esclave réfléchissant sur l’univers de l’esclavage.
Barracoon L’histoire du dernier esclave américain
L’histoire de la dernière « cargaison noire » Zora Neale Hurston (1891-1960) est une écrivaine et anthropologue afro-américaine. Fabienne Kanor et David Fauquemberg, tous deux traducteurs et écrivains, ont su restituer la voix de Cudjo et la force de ce témoignage exceptionnel. Un témoignage unique d’une sincérité et d’une précision bouleversante.
En 1927, la jeune anthropologue Zora Neale Hurston part en Alabama rencontrer Cudjo Lewis. A 86 ans, Cudjo est l’ultime survivant du dernier convoi négrier qui a quitté les côtes du Dahomey pour l’Amérique. Pendant des mois, elle va recueillir sa parole, devenir son amie, partager ses souffrances. Le témoignage de Cudjo restitue comme nul autre la condition d’un esclave : de sa capture en 1859 à sa terrifiante traversée, de ses années d’esclavage jusqu’à la guerre de sécession, puis son combat pour son émancipation.
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