A l’occasion de la parution de son livre lors de la rentrée littéraire 2018, un nouveau roman intitulé « J’ai couru vers le Nil », revenons sur un autre titre de l’auteur égyptien Alaa El Aswany : « Automobile Club d’Egypte ».
Le roman s’ouvre sur la découverte de l’allemand Carl Benz, pionnier de l’automobile, qui donnera son nom à l’empire Mercedes-Benz. Dans les années 1880, il fit découvrir au monde avec l’aide précieuse de sa femme la première automobile à essence. Comme une traînée de poudre, cette innovation conquis le monde entier. L’Europe s’est emparée d’une arme fabuleuse qui lui permit d’étendre son pouvoir de domination à l’heure où le système colonialiste régnait.
Le marché de l’industrie s’en empara également et bientôt, l’homme blanc pu asseoir son emprise dans chaque recoin du monde comme étant le seul détenteur du savoir et du développement économique …
Tout ceci est bien joli … Une triste réalité en fait, qui nous mène tout droit à l’Automobile Club d’Égypte.
En 1940, au Caire. Le pays est encore sous domination britannique et un monarque de pacotille, corrompu et fainéant, préfère laisser les reines aux anglais pour s’adonner à tous les excès chaque soir à l’Automobile Club d’Égypte.
Le grand chambellan du roi, le seigneur El-Kwo comme l’appelle l’armada de ses serviteurs, dirige le club d’une main de fer, avec despotisme et hargne. C’est au travers de cet environnement que l’auteur nous fait découvrir le destin d’une famille égyptienne originaire de Haute-Egypte et venue s’installer au Caire après la ruine de leur richesse.
Étroitement liée avec l’Automobile Club, souvent pour leur plus grand malheur, la famille Hamam est le symbole d’une Egypte moderne et progressiste. Le genre de famille avide de liberté et de justice et qui, grâce à elle, va insuffler un vent de révolte sur le pays, annonceur de la fin de la monarchie égyptienne.
Au travers des membres de cette famille, un exemple réaliste inspiré d’Alaa El Aswany, le lecteur éprouve les difficultés liées à la condition féminine, les règles d’une société patriarcale, l’omniprésence de la religion et la corruption ambiante de toutes les sphères dirigeantes et répressives.
« Automobile Club d’Egypte » est un roman qui se déguste, tout en longueur, d’une profondeur pertinente.
A découvrir !
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