Les confessions d’Asia Argento, actrice, réalisatrice, chanteuse et figure de proue du mouvement #Metoo. Fille du réalisateur Dario Argento et de l’actrice Daria Nicolodi, Asia a passé une enfance chaotique entre une mère violente et un père absent, totalement dévoué au cinéma. Cette absence de cadre a forgé chez elle, très jeune, un désir farouche de liberté.
Je ne suis pas d’accord avec la quatrième de couverture sur ce point là : j’ai envie de dire que cette absence de cadre traditionnel a fait naitre en elle sa liberté. Parce que dès les premières phrases, dès le prologue, donc dès sa naissance, on comprend qu’Asia Argento est libre. Libre des conventions sociales, libre de la morale hypocrite, libre de faire ses propres choix, libre d’en assumer les conséquences, libre d’aller, libre de revenir, libre de se tromper, libre d’affirmer. Cette famille particulière, cette soi-disant absence d’éducation, cette destinée lui a fait ce cadeau : la liberté d’être soi.
Anatomie d’un cœur sauvage est une analyse raisonnée mais jamais raisonnable, d’une vie qui a la franchise d’être banale, sauvagement normale. Je sais que pour la majorité des lecteurs la biographie de l’artiste n’entre pas dans la norme et pourtant… Asia Argento ne fait que vivre sa vie. C’est son parcours qui est extra-ordinaire mais sa vie, elle, est juste une existence de femme pour qui « être maitre de son destin » est une évidence et qui a l’honnêteté de l’assumer.
Lire Anatomie d’un cœur sauvage est un merveilleux moyen de comprendre ce qu’est le consentement et un outil, je l’espère du plus profond de mes tripes, de cesser de poser un jugement sur les actes et les choix des femmes !
Je m’en bats les couilles. Même là, en train de l’écrire, je me le répète comme un mantra. Je m’en bats les couilles, je m’en bats les couilles, je m’en bats les couilles : quelle formule merveilleuse !
Mille fois elle m’a sauvé la vie, mille fois elle me la sauve encore : un flingue toujours chargé, indispensable pour affronter le monde.
Asia parle d’amour, de bout en bout, et quand elle autopsie ses sentiments c’est beau. Dur, violent parfois, d’une lucidité rare et lumineuse mais c’est toujours beau. Alors quand quelqu’un qui a cette franchise du verbe dit qu’elle souffre, je défie quiconque de mettre en doute sa parole ! Ou alors je condamne cette personne, sans une once d’empathie.
Il faut du courage pour s’imposer à soi-même une autopsie complète. Je me demande combien de personnes seraient satisfaites par le résultat d’une analyse aussi impitoyable. Alors, courage, celle-ci est la mienne, et avant même de la juger, je vous invite à faire la vôtre.
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