En plein vol
Le nouveau roman de M. Fargetton et J-C. Tixier
En plein vol est un roman pour les grands ados, écrit à deux plumes. Celle de Manon Fargetton, qui évolue dans le monde du théâtre et se consacre à l’écriture en parallèle, et celle de Jean-Christophe Tixier, écrivain déjà reconnu dans la littérature jeunesse.
Ils se mettent dans la peau de Romane, jeune étudiante en sociologie à la vie routinière et sans soucis, du moins en apparence. Et dans celle de Jules, ancien SDF, malgré son très jeune âge. En apprenant son homosexualité, ses parents n’ont plus voulu de lui. Il s’est alors trouvé une nouvelle famille composée de squatteurs parisiens.
Tous les deux se retrouvent sur les bancs de l’université de sociologie. Très vite, leur amitié est prodigieuse, nourrie par les idéaux de la jeunesse. Ensemble ils veulent faire bouger les choses et arpentent les rues à la recherche de ses habitants. Leur but est de redonner une identité et de l’espoir à ces personnes oubliées par la société.
Tu es là, tout entier avec moi. Tout entier toi-même. J’admire cette capacité. Rien ne peut te déranger, te décaler, te transformer, te travestir. Tu es Clément. Quoi qu’il advienne. Solide et sensible, tes failles à fleur de peau. Je crois que ta délicatesse me rassure. Ton calme m’apaise. Je suis vent. Tu es terre. Étrange pour un surfeur.
Les deux auteurs ont déjà collaboré pour écrire un premier roman : Quand vient la vague. Ils persistent et en signent un second. Cette suite peut se lire indépendamment du premier tome même si l’on retrouve les mêmes personnages, qui prennent cette fois ci leur envol. Un roman qui s’adresse aux adolescents et aux jeunes adultes et qui apporte des réponses sur les débuts parfois compliqués de l’âge adulte : ses espoirs déchus, ses incertitudes mais aussi son sentiment de renouveau et de liberté.
Soleil Glacé
Une petite pépite signée Séverine Vidal
Severine Vidal a déjà fait ses preuves. Elle a écrit de nombreux livres jeunesses, des romans pour les adolescents mais aussi des bandes dessinées. Elle revient en 2020, avec un nouveau roman destiné au plus de 15 ans.
Soleil Glacé aborde de manière positive la complexité des relations familiales. Alors qu’elle vient à peine de se faire larguer par Tristan, Luce apprend la mort de son père. Comme pour illustrer le dicton « un malheur n’arrive jamais seul » l’adolescente et sa mère découvrent la deuxième famille de son père, de manière plutôt brutale, le jour de son enterrement.
Douche froide pour cette fille unique qui se trouve du jour au lendemain avec une petite sœur et un frère : Pierrot. Et Pierrot va bouleverser son monde. Car cet adolescent est différent.
Je suis terrassée par une émotion vive, complètement nouvelle : je me sens proche de cet inconnu qui est devant moi. Je sais qu’à partir de maintenant, dans ma vie, il y a ce grand type mal à l’aise, à l’étroit dans ses tocs et ses manies, qui se rassure en parlant beaucoup trop et en évitant le regard des autres. Et je l’aime d’un coup…
Soleil Glacé c’est les préjugés qui éclatent, de jolis sentiments à offrir aux pessimistes et une bonne dose de fantaisie.
Et le désert disparaîtra
Le conte écologique de Marie Pavlenko
Je suis ton soleil et Un si petit oiseau : deux romans, deux coups de cœur. Si certains se demandent quand Marie Pavlenko va les décevoir, ça ne sera pas pour cette année, car son nouveau roman est un vértiable bijou.
Et le désert disparaîtra nous téléporte dans un futur désolé. Les hommes vivent en tribu dans un désert aride. Samaa a 12 ans. Elle n’a connu que le mode de vie de son peuple. Elle n’a jamais vu d’animaux et n’a jamais touché l’écorce d’un arbre. Son peuple est nomade et les hommes les plus glorieux sont des chasseurs. Ils traquent les derniers arbres, au péril de leur vie, afin d’échanger les bûches contre de la nourriture.
Le rêve de Samaa est de devenir chasseuse mais cette profession est réservée aux hommes. Elle doit se contenter de porter sa pitance à la vieille du village, qui s’isole en attendant que la mort vienne la cueillir.
Cette femme un peu folle lui raconte un monde où les arbres étaient synonyme de vie …
Je croyais connaître le désert mais il a mille visages. J’en découvre la complexité. Il est ocre, rouge, orangé, pâlot ou profond, il est illuminé par le soleil et terni par la nuit, il est bas, haut, plat, il est sablonneux ou recouvert de caillasses, ses plis se resserrent pour former d’énormes collines, il se déchire, s’ouvre en deux, et de longues crevasses le nervurent avant de se refermer comme des plaies.
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